La Russie retire ses soldats massés à la frontière de l'Ukraine, a confirmé jeudi le secrétaire d'État John Kerry, qui a toutefois dénoncé l'arrivée dans l'est de l'Ukraine de combattants tchétchènes pro-russes.

«Les troupes qui étaient à la frontière reculent vers Moscou, pas vers Kiev», a déclaré M. Kerry sur la télévision publique américaine PBS, confirmant ce qu'avait constaté mardi un responsable du Pentagone.

En revanche, «il y a des preuves selon lesquelles des Russes traversent la frontière, le personnel de Tchétchénie entraîné en Russie franchit la frontière pour attiser les choses, pour engager le combat», a accusé M. Kerry.

Le ministre américain s'en est ému mercredi au téléphone auprès de son homologue russe Sergueï Lavrov, selon le département d'État.

Des médias ukrainiens ont affirmé cette semaine que des soldats tchétchènes étaient présents à Donetsk, bastion des séparatistes. Mais mercredi, le président tchétchène Ramzan Kadyrov a démenti avoir envoyé des militaires combattre dans l'est de l'Ukraine, sans exclure toutefois que des Tchétchènes aient pu s'y rendre de leur propre gré.

Par ailleurs, la Maison-Blanche a fait part de son «inquiétude» à propos d'armes sophistiquées aux mains des rebelles en Ukraine, après la mort de 12 soldats ukrainiens dans un hélicoptère abattu par les pro-russes.

«Cela signifie que les séparatistes continuent à avoir accès à des armes sophistiquées et à une assistance de l'extérieur», a dénoncé le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney, laissant entendre que Moscou fournissait ces armes aux rebelles.

La Russie a déjà démenti de telles accusations.

Le Mi-8 ukrainien, qui transportait des hommes pour la relève des troupes et un général des forces du ministère de l'Intérieur, a été visé par un lance-missiles sol-air portatif russe près du bastion pro-russe de Slaviansk, a affirmé le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov.

M. Carney a aussi appelé à la libération de quatre observateurs de l'OSCE, capturés par des séparatistes dans la ville de Slaviansk.

«Il est inacceptable que les observateurs soient interpellés, et il faut qu'ils soient immédiatement libérés. Nous exhortons la Russie à faire usage de son influence sur ces groupes pour qu'ils relâchent les observateurs, renoncent à leurs armes et participent au processus politique», a insisté le porte-parole.