L'homme politique et milliardaire ukrainien Petro Porochenko est bien placé pour remporter l'élection présidentielle prévue pour le 25 mai prochain, devançant largement l'ex-boxeur Vitali Klitschko, selon un sondage publié mercredi.

Si le scrutin avait lieu fin mars, M. Porochenko obtiendrait au premier tour 24,9 % des suffrages, M. Klitschko, leader du parti Oudar (Coup), 8,9 %, et Ioulia Timochenko, ex-première ministre et dirigeante du parti Batkivchtchina (Patrie), 8,2 %, d'après l'enquête réalisée par le Centre de recherches sociales et de marketing SOTSIS, l'Institut international de sociologie de Kiev, le groupe sociologique Rating et le Centre Razoumkov.

Ils sont suivis par le vice-président du Parti des régions du chef de l'État déchu Viktor Ianoukovitch et ancien ministre Serguiï Tiguipko, avec 7,3 % des intentions de vote, et par l'ancien gouverneur de la région de Kharkiv, Mikhaïlo Dobkine, avec 4,2 %.

M. Porochenko, qui est député non inscrit, et Mme Timochenko n'ont pas encore annoncé vouloir briguer la magistrature suprême. Ils ont seulement quelques jours pour le faire, la date limite étant le dimanche 30 mars.

Cela n'empêche pas 23,6 % des personnes interrogées, soit près d'un Ukrainien sur quatre, se dire convaincues que M. Porochenko succédera à Viktor Ianoukovitch, après l'intérim assuré par le président du Parlement Olexandre Tourtchinov.

Quel que soit l'autre candidat participant au second tour - M. Klitschko, Mme Timochenko ou M. Tiguipko -, M. Porochenko devrait l'emporter sans difficulté, selon les réponses des 6200 personnes interrogées entre le 14 et le 19 mars dans toute l'Ukraine, à l'exclusion de la Crimée.

M. Porochenko, fondateur du groupe Ukrprominvest, dont la fortune est évaluée à près de deux milliards de dollars, a été élu député pour la première fois en 1998. Il est considéré comme une personnalité de compromis, ayant été notamment ministre des Affaires étrangères entre 2009 et 2010, sous le président pro-européen Viktor Iouchtchenko, puis ministre du Développement économique et du Commerce de mars à novembre 2012 sous le président Ianoukovitch.

Il est le seul oligarque ukrainien à soutenir ouvertement le mouvement de contestation du Maïdan à Kiev, reconnaissant lui fournir une assistance matérielle.