Les discussions du G7 sur la crise ukrainienne prévues pour lundi à La Haye en marge du sommet sur la sécurité nucléaire (NSS) ne perturberont pas ce dernier, a assuré dimanche le premier ministre néerlandais, président du sommet.

«Elles n'interféreront pas avec le programme du sommet», a affirmé le premier ministre Mark Rutte au cours d'une conférence de presse dans cette ville.

La Haye accueille lundi et mardi les dirigeants de plus de 50 pays afin de discuter des moyens d'éviter que des groupes terroristes ne mettent la main sur des matériaux nucléaires pour fabriquer des armes. Ce NSS est le troisième d'une série de sommets organisés à l'initiative de Barack Obama.

Mais le président américain lui-même a profité de ce sommet, prévu de longue date, pour convoquer une réunion du G7 sur les mesures à prendre contre la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne.

«Ce genre de conférence est toujours une bonne occasion de discuter d'autres sujets», a soutenu M. Rutte, assurant que, dès le début, du temps avait été prévu pour des discussions sur d'autres sujets. «L'Ukraine est un de ces sujets».

Le premier ministre néerlandais a par ailleurs insisté sur l'importance de mettre en place une «architecture internationale» afin de s'assurer que les matériaux nucléaires «ne tombent pas dans de mauvaises mains».

Les Pays-Bas, les États-Unis et la Corée du Sud veulent établir ensemble des lignes de conduite fondées sur celles suivies par l'Agence internationale de l'énergie atomique, en matière de sécurité nucléaire, et proposer aux pays participant au sommet d'accepter ces lignes de conduite.

Leur adoption ne devrait toutefois pas figurer dans le communiqué final du sommet, mais devrait plutôt se faire sur la base d'initiatives individuelles de la part des États présents.

M. Rutte a en outre évoqué les sujets qui seront abordés pour la première fois à un tel niveau à La Haye, dont les travaux sur la possibilité d'un traçage des matériaux nucléaires ou encore le rôle croissant du secteur privé dans le nucléaire.

«Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour empêcher le terrorisme nucléaire et nous sommes venus ici avec la ferme intention de le faire», a-t-il conclu.

La sécurité nucléaire est au centre de l'héritage politique que Barack Obama souhaite laisser: il avait assuré en 2009 que le terrorisme nucléaire était «la menace la plus immédiate et la plus extrême (pesant) sur la sécurité mondiale».

Le lauréat du Prix Nobel de la Paix avait alors entrepris de sécuriser les matériaux nucléaires vulnérables dans les quatre ans et les premiers NSS avaient été organisés en 2010 à Washington et en 2012 à Séoul. Un sommet final doit avoir lieu en 2016.