La Russie avait prévenu à l'avance les États-Unis qu'elle allait procéder à un tir d'essai de missile balistique intercontinental (ICBM) Topol, intervenu mardi en pleine période de tensions américano-russes sur l'Ukraine, a déclaré un responsable américain de la Défense.

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Les États-Unis ont été prévenus «avant le début de la crise en Ukraine», a affirmé à l'AFP ce responsable s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Il n'a pas précisé si cela remontait à avant le début de l'occupation de la Crimée vendredi ou avant la chute du président ukrainien Viktor Ianoukovitch une semaine plus tôt.

«Ce n'est pas inattendu», a de son côté confié un autre responsable, qui avait auparavant indiqué que la notification remontait au début de cette semaine. Interrogé sur la signification de ce test en pleine crise ukrainienne, il n'a pas souhaité faire de commentaire.

«Ce test de routine d'un ICBM a été notifié à l'avance», a de son côté fait savoir la Maison-Blanche, selon laquelle cette notification est une disposition prévue par le nouveau traité Start de désarmement nucléaire, conclu en 2010 entre la Russie et les États-Unis.

Ces notifications «sont destinées à apporter de la transparence, de la confiance, de la prévisibilité et à aider les deux parties à éviter les erreurs de jugement», a fait valoir la porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), Caitlin Hayden dans un communiqué.

La Russie a procédé mardi avec succès au tir d'essai d'un missile ICBM, Topol RS-12M, depuis la région d'Astrakhan (sud), a indiqué un responsable du ministère russe de la Défense. L'ogive d'entraînement -- non nucléaire - a détruit sa cible située au Kazakhstan, selon ce responsable.

Le Topol RS-12M (code Otan: SS-25 Sickle) a une portée de 10 000 km et une masse au décollage de 45,1 tonnes. Il peut être équipé d'une ogive nucléaire de 550 kilotonnes. Facile à manier, le projectile peut être lancé à l'aide de rampes mobiles stationnaires.

La Russie procède régulièrement à des tirs d'essai de missiles. Le dernier tir d'essai d'un Topol-M avait été effectué avec succès en octobre dernier.

Cet essai intervient cinq jours après le début de l'occupation de la province ukrainienne de Crimée par les forces russes. Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a accusé mardi Moscou de chercher un «prétexte» pour «envahir» l'Ukraine. Les États-Unis ont rompu lundi toute coopération militaire avec Moscou et menacent la Russie de nouvelles sanctions.

Même au plus fort de la Guerre froide, pendant la crise des missiles de Cuba en octobre 1962, États-Unis et URSS avaient poursuivi leurs essais nucléaires, les Américains en ayant conduit quatre ce mois-là, les Soviétiques deux, selon l'Organisation pour l'interdiction complète des essais nucléaires (CTBTO).