Les dirigeants américains ont multiplié lundi les signes de soutien à la Moldavie en recevant à Washington le Premier ministre de cette ex-république soviétique engagée dans un rapprochement avec l'Union européenne, sur fond de crise en Ukraine.

Le chef du gouvernement moldave Iurie Leanca avait rendez-vous avec le vice-président Joe Biden dans la matinée à la Maison-Blanche, mais le président Barack Obama a lui aussi participé à la rencontre, selon l'exécutif américain.

«Le président a salué l'amitié solide et importante entre nos deux pays et souligné l'engagement profond des États-Unis à soutenir les aspirations de la Moldavie», a expliqué la Maison-Blanche.

Tant M. Obama que M. Biden ont aussi «insisté sur le soutien sans faille des États-Unis à la souveraineté et à l'intégrité de la Moldavie dans ses frontières internationalement reconnues», selon la même source.

Plus tôt, en recevant lui aussi M. Leanca, le secrétaire d'État John Kerry avait annoncé une augmentation de l'aide économique américaine à ce petit pays d'Europe orientale situé entre la Roumanie et l'Ukraine.

«Nous allons apporter des fonds supplémentaires pour aider la Moldavie à développer sa compétitivité», a déclaré à la presse le ministre américain avant leur rencontre.

Au total, Washington va débloquer 2,8 millions de dollars d'aide économique supplémentaire à Chisinau, portant à 7,5 millions le montant total de l'aide américaine.

Alors que l'Ukraine a perdu le contrôle de la Crimée au profit de forces pro-russes, John Kerry a fait part de son inquiétude sur l'attitude de Moscou vis-à-vis de Chisinau.

«J'ai le regret de dire que la Russie (...) fait pression sur la Moldavie. Il y a des problèmes en ce qui concerne ses sources d'énergie et sa capacité à commercer», a dénoncé le secrétaire d'État, ajoutant que Washington était «fermement engagé dans la direction que la Moldavie s'est choisie».

M. Kerry doit se rendre mardi à Kiev pour réaffirmer le «soutien fort des États-Unis à la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Ukraine» et a menacé Moscou de mesures de rétorsion si la Russie continuait son «invasion» et son «agression» de la Crimée.

De son côté, M. Obama a brandi lundi la menace de mesures économiques et diplomatiques visant à «isoler» la Russie après son intervention en Crimée, affirmant que Moscou était «du mauvais côté de l'Histoire» dans cette crise.

Contrairement à l'ex-régime ukrainien de Viktor Ianoukovitch, la Moldavie a signé fin 2013 un accord d'association avec l'Union européenne, tout comme la Géorgie, qui tente elle aussi de s'extraire du giron de Moscou.

Le principal contentieux entre Chisinau et Moscou concerne la Transdniestrie, une région de Moldavie peuplée majoritairement de russophones qui a fait sécession en 1990. Un conflit armé, achevé en 1992, s'est soldé par plusieurs centaines de morts et l'intervention de l'armée russe.

La Russie maintient depuis des soldats dans la région, contre la volonté du gouvernement moldave, et malgré l'engagement pris en 1999 de les retirer.

Evoquant les «développements très négatifs» chez le voisin ukrainien, le Premier ministre moldave a de son côté dit souhaiter avoir une coopération et un dialogue «très actifs» avec Washington dans le domaine de la sécurité.