La justice norvégienne a ordonné vendredi le placement en observation psychiatrique d'Anders Behring Breivik, l'auteur des attaques qui ont fait 77 morts en Norvège en juillet, afin d'aider les experts à déterminer sa santé mentale avant l'ouverture de son procès.

Un suivi psychiatrique quasi continu de Behring Breivik «devrait donner des informations précieuses qui peuvent difficilement être obtenues d'une autre façon», a estimé le tribunal d'Oslo.

L'extrémiste de droite avait été déclaré psychotique et donc pénalement irresponsable par une première expertise officielle l'an dernier, mais, face au tollé soulevé par ce diagnostic, la justice avait ordonné de nouveaux examens.

Les deux nouveaux experts-psychiatres, avec qui Behring Breivik refuse de coopérer, avaient demandé fin janvier son internement temporaire dans un établissement psychiatrique pour que ses moindres faits et gestes puissent être cartographiés.

Même s'il dit récuser «80%» du premier rapport psychiatrique, l'extrémiste de 32 ans était quant à lui opposé tant à une nouvelle expertise qu'à sa mise en observation.

Vendredi, le tribunal a accédé à la demande des experts et donné son feu vert à une mise en observation pendant quatre semaines, mais au sein de la prison d'Ila plutôt que dans l'établissement spécialisé de Dikermark (sud-ouest d'Oslo) pour des raisons de sécurité.

Dans la pratique, des spécialistes de Dikermark iront travailler dans la prison d'Ila où le comportement de Behring Breivik sera suivi pendant une très grande partie de la journée.

Leurs notes aideront ensuite les deux experts-psychiatres à arriver à une conclusion, laquelle doit être rendue avant le 10 avril, soit quelques jours seulement avant l'ouverture du procès le 16.

Le 22 juillet, déguisé en policier, Behring Breivik avait fait feu pendant plus d'une heure sur un rassemblement de jeunes travaillistes sur l'île d'Utoya, près d'Oslo, après avoir fait exploser une bombe près du siège du gouvernement norvégien.

Ces attaques, le pire crime commis en Norvège depuis la Seconde Guerre mondiale, avaient fait 77 morts, dont de très nombreux adolescents.