Le tueur présumé du Colorado James Holmes avait envoyé un colis d'alerte à un psychiatre de son ancienne université, contenant un cahier et des dessins présentant ses projets de tuerie, selon plusieurs médias américains.

«À l'intérieur, il y avait un cahier rempli de détails sur la façon dont il comptait tuer des gens», a déclaré un policier sous couvert de l'anonymat cité par la chaîne de télévision Fox News. «Il y avait des dessins illustrant ce qu'il comptait faire, des dessins du massacre».

Des informations contradictoires circulent dans la presse quant à savoir si le colis aurait pu arriver assez tôt pour que le massacre puisse être évité.

Fox News, citant une source policière anonyme, a indiqué que le paquet qui portait au verso le nom de James Holmes, est arrivé à l'Université du Colorado le 12 juillet, mais n'a été ouvert que plusieurs jours après le massacre du cinéma d'Aurora, survenu le 20 juillet.

Les responsables de l'enquête n'ont pas souhaité commenter publiquement ces informations, en raison d'un impératif de silence imposé par la justice américaine.

Dans le même temps, le quotidien Denver Post a cité des responsables universitaires qui assurent que le paquet n'est arrivé que lundi 23, plusieurs jours après la tuerie.

Une source policière a confié à la chaîne NBC News que l'auteur présumé avait orienté lui-même les enquêteurs vers ce colis.

James Holmes, 24 ans, est accusé d'avoir tué 12 personnes et blessé 58 autres dans le cinéma à Aurora, dans la banlieue de Denver, pendant la première du dernier Batman, «The Dark Knight Rises».

Après avoir reçu une bourse du gouvernement américain pour ses travaux en neurologie, James Holmes avait subitement abandonné ses études sans explication, trois jours après avoir raté un important examen oral le 7 juin, selon la chaîne ABC News.

Le premier enterrement d'une des victimes du massacre a eu lieu mercredi, alors que le président Barack Obama a déclaré, dans un discours à La Nouvelle-Orléans, qu'il engagerait des mesures «de bons sens» pour éviter que les armes ne tombent dans les mains de personnes présentant des troubles mentaux.

«Un individu présentant des troubles mentaux ne devrait pas pouvoir se procurer une arme avec autant de facilité. Des mesures de ce type ne devraient pas faire polémique. Il s'agit d'une question de bon sens», a-t-il lancé.

«Je pense que la majorité des porteurs d'armes en conviennent, il faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher les criminels et les fugitifs d'acheter des armes. Et il faudrait vérifier le casier judiciaire de toute personne qui se rend chez un armurier», a-t-il ajouté.

Après avoir tiré en l'air avec un fusil à pompe, James Holmes avait commencé à tirer au hasard sur des spectateurs avec un fusil d'assaut, capable d'envoyer entre 50 et 60 balles à la minute.

Les autorités ont indiqué que M. Holmes --qui s'était teint les cheveux en rouge-orangé-- a soutenu qu'il était le Joker, l'ennemi juré de Batman dans la série de bandes dessinées ayant inspiré la trilogie du réalisateur Christopher Nolan.

James Holmes est actuellement détenu à l'isolement au centre de détention du comté d'Arapahoe et il encourt la peine de mort, bien que l'État du Colorado n'ait exécuté qu'une seule personne depuis 1976.

Présenté pour la première fois devant la justice lundi, il doit subir une évaluation psychiatrique.