Le président des États-Unis Barack Obama a affirmé que la tuerie survenue dans une école primaire à Newtown (nord-est) il y a 15 jours avait constitué le «pire jour de (sa) présidence» et a de nouveau promis des mesures pour lutter contre la violence due aux armes.

«Ça a été le pire jour de ma présidence. Et je ne veux pas que cela se reproduise», a déclaré M. Obama lors d'un entretien diffusé dimanche par la télévision NBC, évoquant le massacre qui a coûté la vie à 26 personnes, dont 20 écoliers âgés de six et sept ans, dans cette ville du Connecticut le 14 décembre.

M. Obama, qui a chargé son vice-président Joe Biden de présenter des recommandations d'ici à la fin du mois de janvier, a promis qu'il jetterait «tout son poids» politique dans ce dossier extrêmement sensible aux États-Unis, où le droit à s'armer est garanti par la Constitution.

«J'aimerais y parvenir pendant la première année (de son second mandat). Je présenterai une proposition très précise, sur la base des recommandations élaborées par le groupe de Joe Biden», a-t-il assuré.

«Est-ce qu'il y aura de la résistance? Absolument. Et la question est donc de savoir si nous sommes suffisamment bouleversés par ce qui s'est produit pour que cela ne devienne pas l'un de ces épisodes routiniers, qui attire beaucoup d'attention pendant deux semaines et ensuite disparaît», a ajouté le président.

Sollicité sur la proposition du puissant lobby des fabricants d'armes, la NRA, de poster des sentinelles armées dans chaque établissement scolaire américain, M. Obama est resté prudent.

«Je ne vais pas préjuger des recommandations qui me seront livrées. Je suis sceptique sur le fait que la seule réponse soit de mettre davantage d'armes dans les écoles. Et je pense que la grande majorité des Américains peinent à croire que cela va résoudre notre problème», a indiqué le président.

«Quiconque était à Newtown, a parlé aux parents, a parlé aux familles (des victimes) comprend qu'il faut que quelque chose change fondamentalement aux États-Unis», a remarqué M. Obama.

«J'ai dit très clairement qu'une interdiction des fusils d'assaut et des chargeurs de grande capacité, ainsi qu'une vérification des antécédents (des acheteurs d'armes) était quelque chose que j'ai toujours soutenu», a-t-il rappelé.

Auparavant, dans un entretien qui a donné la part belle à la crise du «mur budgétaire» qui l'oppose aux républicains, M. Obama a évoqué les principaux chantiers qu'il voudrait accomplir pendant son second mandat de quatre ans, débutant le 20 janvier: l'immigration et l'énergie, outre la remise sur pied de l'économie.

«J'ai dit que remettre en état notre système d'immigration dysfonctionnel constituait une priorité. J'introduirai un texte de loi (en 2013) pour y parvenir. Nous en avons parlé depuis suffisamment longtemps. Nous savons comment faire», a expliqué le président.

Pendant son premier mandat, les tentatives de M. Obama de trouver une solution à la situation des plus de 10 millions de clandestins vivant sur le sol américain se sont heurtées au refus du Congrès en raison notamment d'un blocage républicain.

Le parti conservateur a toutefois donné des signes de possible évolution à ce sujet après la présidentielle de novembre, où les voix des électeurs hispaniques ont contribué à la nette victoire de M. Obama.