Barack Obama a affiché mercredi sa détermination sur la question sensible de la réglementation des armes à feu et demandé des propositions concrètes d'ici le mois de janvier, estimant que les États-Unis avaient «l'obligation» d'agir après la fusillade de Newtown.

«J'espère que nous n'aurons pas la mémoire courte, que nous n'allons pas oublier ce qui s'est passé à Newtown et que nous allons rester motivés pour faire avancer ce sujet dans un mois», a déclaré en conférence de presse le président américain, tout juste élu personnalité de l'année 2012 par la magazine Time.

M. Obama a annoncé avoir nommé son vice-président Joe Biden à la tête d'un groupe de travail chargé de travailler sur ce sujet et de mettre en avant des recommandations d'ici le mois prochain.

«Le fait que ce problème est complexe ne peut plus être une excuse pour ne rien faire. (...) C'est pourquoi j'ai demandé au vice-président d'agir avec les membres du cabinet et plusieurs organisations pour dégager des propositions concrètes d'ici janvier, des propositions que j'appuierai sans délai», a ajouté M. Obama, qui s'était montré assez timide la question des armes durant son premier mandat.

Celui-ci aimerait ainsi renouveler une réglementation contre les armes d'assaut prise sous Bill Clinton en 1994 mais qui a expiré dix ans plus tard. Au regard de l'émotion provoquée par la tragédie de vendredi, il pourrait même tenter d'aller plus loin, même si nombre d'Américains restent attachés au deuxième amendement de la Constitution qui leur garantit la liberté de posséder des armes.

Ce groupe de travail devrait en particulier examiner comment réglementer la vente de fusils d'assaut et de chargeurs à forte capacité. Il travaillera aussi sur des politiques relatives à la santé mentale et la violence dans la culture populaire.

«Cette fois, faire les choses différemment»

«On ne saura peut-être jamais pourquoi cette tragédie (de Newtown) est arrivée vendredi. Mais ce qu'on sait, c'est que chaque jour depuis, d'autres Américains sont morts à cause d'armes à feu. Ce type de violence a de terribles conséquences pour notre société, et si nous pouvons faire quelque chose pour empêcher ces faits, nous avons l'obligation, chacun d'entre nous, d'essayer», a encore dit le président américain.

«Aujourd'hui j'ai plus confiance dans les parents, pères et mères que j'ai rencontrés ces derniers jours à travers le pays, de tous bords politiques et dont beaucoup possédaient des armes et qui me disent: cette fois il faut faire les choses différemment», a-t-il souligné.

La fusillade meurtrière de vendredi dernier dans l'école primaire Sandy Hook de Newtown a vu un jeune homme tuer 20 enfants et six adultes avec un fusil d'assaut.

Rapidement, la sénatrice démocrate de Californie Dianne Feinstein a été la première à vouloir ré-imposer au Congrès une loi visant à bannir ces armes d'assaut, une initiative que Barack Obama «soutient activement».

Mercredi, la chef du groupe démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a pris la parole, en compagnie de 25 de ses confrères, pour soutenir la proposition de Mme Feinstein.

Parmi les élus présents à ses côtés, Catherine McCarthy, dont le mari a été tué par arme à feu dans un train à New York en 1993: «Cette fois c'est différent, il y a tellement d'amertume. Pourquoi laissons-nous cela se produire?», s'est interrogée Mme McCarthy.

Cependant, les chances de passage de cette loi dépendent du soutien que choisiront d'apporter les nombreux élus proches du puissant lobby des armes, la NRA, au Congrès. Nombre de propositions de lois sur les armes ont ainsi été enterrées en commissions ces dernières années.

Par ailleurs la sénatrice démocrate Barbara Boxer, elle aussi élue de Californie, a introduit mercredi deux propositions de loi visant à améliorer la sécurité dans les écoles.