Les parents des 20 enfants tués vendredi au Connecticut auront besoin de courage pour surmonter cette épreuve, selon la mère d'Anastasia de Sousa, morte en 2006 dans la fusillade du collège Dawson.

«Je connais les prochaines étapes pour ces familles», a dit Louise de Sousa, que La Presse a jointe par téléphone.

«Le deuil va durer des années. Moi, ça fait six ans. J'ai entendu une chanson de Noël cette semaine et, tout d'un coup, j'avais des larmes qui coulaient, parce que j'entendais ma fille chanter cette chanson quand elle était petite.»

La mère de famille est particulièrement touchée par la mort de ces enfants en bas âge. «Personne ne mérite de se faire tuer, a-t-elle dit, mais eux encore moins. Ça m'a fait vraiment mal au coeur.»

Aide

Le plus important pour les nombreux parents endeuillés, selon Mme de Sousa, est de ne pas hésiter à demander du soutien, notamment celui de psychologues, pour surmonter l'épreuve.

«C'est très important d'avoir de l'aide, a-t-elle fait valoir. N'arrêtez pas de parler. Ne mettez pas votre enfant de côté comme s'il n'existait plus. Il faut en parler. Moi, ma fille, j'en parle tout le temps. Elle est encore avec moi.»

De passage à la résidence familiale l'an dernier, La Presse avait pu constater que peu de choses avaient changé dans la chambre de la jeune fille depuis sa mort. Sa mémoire est omniprésente dans le bungalow de Laval.

«On n'a pas effacé sa présence ici. Il n'est pas question de la mettre de côté, de la ranger dans un petit coin sombre», avait expliqué son père, Nelson de Sousa.

Contrôle plus strict

Anastasia de Sousa avait 18 ans lorsqu'elle est tombée sous les balles de Kimveer Gill, le 13 septembre 2006. Elle venait de commencer ses études collégiales au collège Dawson. La tragédie a aussi fait 19 blessés.

Le tueur, qui s'est suicidé sur place, disposait de trois armes, toutes dûment enregistrées, soit un pistolet, une carabine semi-automatique et un fusil de chasse.

Depuis la mort de leur fille, Louise et Nelson de Sousa militent pour un meilleur contrôle des armes à feu dans le but d'éviter qu'un tel drame ne se reproduise.

Mme de Sousa qualifie d'ailleurs le système américain de vente d'armes de «ridicule».