L'escapade à Rio de Janeiro se voulait une récompense de rêve pour une dizaine de collaborateurs de la firme CGED qui avaient brillé dans leur travail. Par un cruel revers de fortune, elle a fini en cauchemar.

Les représentants commerciaux de la firme CGED, âgés pour la plupart de 25 à 35 ans, étaient partis le coeur léger jeudi dernier, avec conjoints et conjointes, après avoir remporté un concours de vente lancé par l'entreprise de distribution de produits électriques.

 

À l'issue d'une visite de quatre jours dans la mégapole brésilienne et ses environs, ces 10 représentants, accompagnés de neuf proches, avaient repris la route pour Paris dimanche à bord du vol A447 d'Air France.

La confirmation de la disparition de l'appareil au-dessus de l'océan Atlantique, à plusieurs centaines de kilomètres des côtes brésiliennes, a suscité la consternation au siège de la compagnie.

«Vous pouvez vous imaginer que ce n'est pas vraiment l'euphorie», a indiqué hier un membre de l'administration qui n'a pas voulu s'identifier, au cours d'un entretien téléphonique accordé de Limoges. L'homme a précisé qu'une cellule de soutien avait été mise sur pied pour encadrer les familles touchées par le drame. «Nous allons apporter tout le soutien nécessaire», a-t-il assuré.

«C'est plus qu'un choc, ça ne se décrit pas», avait indiqué le directeur général de CGED, Laurent Bouveresse, à un quotidien régional, un peu plus tôt dans la journée.

Sarkozy recevra les familles

Les proches d'autres passagers de l'appareil continuaient à converger hier vers l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, en banlieue de Paris, où devait se poser l'appareil disparu lundi matin.

La plupart ont été logés temporairement dans des hôtels voisins, où ils sont soutenus notamment par le personnel d'Air France. L'entreprise a fait savoir qu'elle avait recruté une centaine de volontaires pour renforcer les équipes mobilisées à Paris ainsi qu'à Rio de Janeiro.

Le gouvernement français a indiqué hier que le président français, Nicolas Sarkozy, recevrait lundi prochain à l'Élysée les familles des victimes présumées de l'accident pour les informer «en direct» de la progression de l'enquête.

Le ministre responsable des Transports, Jean-Louis Borloo, a précisé que le gouvernement s'occuperait d'amener sur les lieux du drame les familles qui le désirent.

Tant les députés que les sénateurs ont observé hier une minute de silence par respect pour les victimes.

Des services oecuméniques sont prévus aujourd'hui à la cathédrale Notre-Dame ainsi qu'à la Grande Mosquée de Paris.

Selon le dernier décompte officiel, l'appareil avait à son bord des ressortissants de 32 pays, incluant un Canadien.