Les discussions au Conseil de sécurité dimanche sur la situation dans la péninsule coréenne ont échoué sans déclaration finale et la Russie a averti que la communauté internationale n'avait désormais plus «de plan d'action» pour contrer les tensions croissantes

La Chine a rejeté les demandes des pays occidentaux pour qu'une condamnation soit incluse dans la déclaration de la Corée du Nord pour le bombardement le 23 novembre de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong qui a fait quatre morts, ont indiqué des diplomates onusiens.

Quelque huit heures de discussions formelles par les quinze pays membres du Conseil et des discussions privées avec les ambassadeurs nord et sud-coréens se sont achevées sans accord pour une déclaration finale. «Nous n'avons pas réussi à relier tous les ponts», a souligné l'ambassadeur russe Vitaly Churkin.

Il a ajouté devant les journalistes que les efforts continueraient de façon non officielle entre les grandes puissances pour tenter de mettre tout le monde d'accord sur une déclaration.

Mais l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice, présidente en exercice du Conseil de sécurité, a de son coté indiqué devant la presse qu'il était «improbable que l'écart» entre les positions des membres du Conseil puisse être comblé.

La Chine a même rejeté une version russe de projet de déclaration qui ne mentionnait pas la Corée du Nord nommément dans une phrase concernant l'attaque ni même le nom de Yeonpyeong, ont ajouté des diplomates.

Les pays occidentaux se limitaient dans leur projet de déclarations à dire: «Les membres du Conseil de sécurité condamnent le bombardement le 23 novembre 2010 qui a résulté dans la perte de vies humaines, y compris des civils, et déplore fermement l'aggravation de la tension dans la péinsule coréenne à laquelle il a conduit».

«Les Etats-Unis ont condamné fermement, comme nous l'avions fait alors, l'attaque du 23 novembre par la Corée du Nord», a souligné Mme Rice. «Nous pensons qu'il est très important pour le Conseil de sécurité qu'il parle avec clarté et unité pour condamner» la Corée du Nord, a-t-elle ajouté.

«La majorité des membres du Conseil ont exprimé clairement leurs vues qui étaient qu'il est important» de condamner la Corée du Nord, a-t-elle encore indiqué.

L'ambassadeur russe a quant à lui expliqué que son pays avait demandé samedi la réunion du Conseil de sécurité en raison de sa «profonde inquiétude» à propos des tensions entre la Corée du Nord et la Corée du Sud.

Il a ajouté que son pays avait présenté deux idées pour une déclaration finale qui étaient de demander aux deux Corées «une retenue maximale» et de demander au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon d'envoyer un émissaire pour discuter avec Pyongyang et Séoul.

Cette deuxième idée «a reçu un soutien considérable» des membres du Conseil de sécurité, a-t-il dit.

«J'espère que cette idée peut encore être poursuivie car nous sommes dans une situation avec des tensions politiques fortes et pas de plan d'action du côté diplomatique», a ajouté M. Churkin.

Les responsables locaux de l'île de Yeonpyeong ont annoncé lundi matin par haut-parleur la tenue des manoeuvres, sans communiquer l'heure prévue pour le début de l'exercice d'artillerie à munitions réelles, a constaté un photographe de l'AFP.

Pyongyang a promis un «désastre» si la Corée du Sud ne renonçait pas à ces manoeuvres militaires à tirs réels.

Le 23 novembre, l'artillerie nord-coréenne a tiré sur l'île de Yeonpyeong, à proximité du tracé contesté de la frontière maritime entre les deux pays, tuant quatre personnes. Il s'agissait du premier bombardement d'une zone civile depuis la guerre de Corée (1950-53).

L'incident a ravivé la crainte d'un nouveau conflit dans la péninsule.