Le Japon et les États-Unis ont débuté vendredi les plus importantes manoeuvres militaires conjointes qu'ils aient jamais organisées sur fonds de tension dans la péninsule coréenne, a annoncé le ministère japonais de la Défense.

Baptisées «sabre affilé», ces manoeuvres, qui marquent le 50e anniversaire de l'alliance américano-japonaise, vont durer jusqu'au 10 décembre, selon la même source.

Ces entraînements étaient prévus depuis plusieurs semaines et avant le bombardement d'une île sud-coréenne par la Corée du Nord le 23 novembre, qui a provoqué la mort de quatre Sud-Coréens et déclenché l'une des pires crises dans la péninsule depuis la guerre de Corée (1950-53).

«C'est un moment opportun pour montrer le lien entre le Japon et les États-Unis», a déclaré jeudi un haut responsable du ministère japonais de la Défense au quotidien nippon Yomiuri.

Quelque 34 000 membres des forces d'autodéfense (le nom de l'armée du Japon), 40 navires de guerre et 250 avions participeront aux manoeuvres côté japonais et 10 000 soldats, 20 navires de guerre et 150 avions côté américain, ont précisé des responsables du ministère.

Ces manoeuvres se dérouleront principalement autour des îles japonaises de Shikoku, Kyushu et Okinawa, soit à quelques centaines de kilomètres de la péninsule coréenne.

Elles comprendront des exercices de défense antiaérienne et antimissile, de protection de bases, de soutien aérien, de tirs à balles réelles, de défense maritime et de recherche et sauvetage.

Les deux alliés ont invité pour la première fois des officiers sud-coréens à assister à l'événement, afin de démontrer la solidarité entre les trois pays, ont précisé les autorités nippones.

Le Japon est en alerte depuis les tirs de la Corée du Nord voisine et ennemie. Il dépend de son allié américain pour sa capacité de dissuasion, les forces d'autodéfense nippones n'ayant pas le droit d'attaquer aux termes de la Constitution pacifiste du pays.

Immédiatement après le bombardement nord-coréen, la Chine, principale alliée du régime communiste de Pyongyang, a proposé une réunion d'urgence des six pays participant aux négociations sur la dénucléarisation de la Corée du Nord (Chine, États-Unis, Russie, Japon et les deux Corées).

Mais les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont préféré organiser une rencontre de leurs chefs de la diplomatie le 6 décembre à Washington.