La Corée du Sud, neuf jours après avoir été bombardée par le Nord, redoute de nouvelles attaques de Pyongyang et prépare de nouveaux exercices devant débuter la semaine prochaine.

L'armée sud-coréenne - qui a achevé mercredi ses manoeuvres militaires conjointes avec les États-Unis-, entamera lundi cinq jours de manoeuvres militaires, dans 29 endroits différents, y compris les îles en mer Jaune situées près de la frontière maritime contestée entre les deux Corées.

La Corée du Sud a renforcé ses défenses sur les cinq îles situées dans cette zone, en amenant des soldats, des lance-roquettes et des missiles anti-aériens.

C'est l'une de ses îles, Yeonpyeong, que la Corée du Nord a bombardée le 23 novembre, causant la mort de quatre Sud-Coréens et provoquant un tollé international.

Le directeur des services secrets sud-coréens Won Sei-Hoon a déclaré à un comité parlementaire qui se réunissait à huis clos qu'il fallait s'attendre à de nouvelles attaques, selon des propos rapportés mercredi.

«Le danger de nouvelles attaques par la Corée du Nord est élevé», a-t-il déclaré.

Ces entraînements se déroulent donc sur fond de craintes d'une nouvelle attaque nord-coréenne.

D'autres manoeuvres conjointes entre forces sud-coréenns et américaines se dérouleront en décembre ou début 2011, a déjà indiqué le chef d'État major sud-coréen.

Un peu plus loin, mais toujours dans la région, les États-Unis vont débuter vendredi d'importants exercices militaires avec le Japon, ont annoncé jeudi des responsables nippons.

Ces nouveaux exercices, qui se poursuivront jusqu'au 10 décembre, seront d'une ampleur beaucoup plus importante que les récentes manoeuvres américano-sud-coréennes, au vu du nombre de soldats et de navires engagés.

Ces entraînements, qui se dérouleront à quelques centaines de kilomètres de la péninsule coréenne, étaient prévus depuis plusieurs semaines et avant le bombardement d'une île sud-coréenne par la Corée du Nord, date depuis laquelle le Japon est en alerte.

Lundi, les chefs de la diplomatie des États-Unis, du Japon et de la Corée du Sud se réuniront à Washington afin de discuter de la situation dans la péninsule coréenne.

Jeudi, un député sud-coréen a indiqué, s'appuyant sur des images satellites, que les obus sud-coréens, tirés en riposte au bombardement nord-coréen, avaient pu faire des victimes au Nord.

À l'issue de la présentation au Parlement par les services de renseignements sud-coréens (NIS) d'images prises par deux satellites, Kwon Yong-Se, a affirmé qu'une dizaine d'obus étaient tombés près d'installations militaires nord-coréennes sur l'île de Mudo.

«L'un des obus a touché l'arrière de bâtiments militaires. Il est possible qu'il y ait eu de nombreuses victimes», a-t-il déclaré.

Les propos de ce député contrastent avec ceux d'un autre député qui avait indiqué plus tôt que les positions de l'artillerie nord-coréenne n'avaient pas été touchées par les obus sud-coréens, l'armée nord-coréenne ayant eu, selon lui, le temps de ranger ses batteries dans des tunnels avant la riposte du Sud.