Les fidèles de la paroisse d'origine du cardinal québécois considéré comme l'un des favoris pour devenir pape ont prié pour l'un des leurs et offert des prédictions à son sujet après la messe de dimanche.

Marc Ouellet est un personnage populaire dans la région d'où il est originaire, l'Abitibi-Témiscamingue, et maintenant plusieurs s'y croisent les doigts - et prient - pour celui qui est souvent cité comme l'un des candidats ayant les meilleures chances d'accéder au trône de Saint-Pierre.

«C'est une petite paroisse de 400 habitants, ça serait un honneur ça, avoir un pape qui sort d'une petite paroisse comme ça», a résumé Léo-Paul Larouche, qui a grandi avec le cardinal dans le village abitibien de La Motte, à presque 600 kilomètres au nord-ouest de Montréal.

«Je crois qu'il a de bonnes chances de devenir pape. Nous suivons ça à tous les jours», a-t-il ajouté, enthousiaste.

Les parieurs et les observateurs du Vatican croient également que le cardinal Ouellet a de bonnes chances de succéder à Benoît XVI, qui a récemment pris sa retraite.

Le cardinal québécois est à la tête de la puissante Congrégation pour les évêques, qui approuve les nominations d'évêques partout dans le monde.

Des cardinaux de partout au monde ont pris la direction de Rome pour des réunions en vue de l'élection du nouveau pape. Le conclave ne commencera pas avant l'arrivée de tous les cardinaux et une date définitive ne sera donc peut-être pas fixée lundi.

En Abitibi dimanche, le prêtre Gaston Letendre a demandé aux fidèles de prier pour les cardinaux responsables de désigner le prochain pape, sans référence à leur ancien co-paroissien.

«Donnez-leur paix et sérénité, discernement et courage pour désigner celui qui mènera la barque de Saint-Pierre», a imploré le prêtre au cours de la messe, la première à avoir lieu dans la paroisse de Marc Ouellet depuis la démission du pape.

La messe de dimanche n'a toutefois pas été célébrée en l'église Saint-Luc à La Motte, où le cardinal a été baptisé et ordonné prêtre en 1968. Elle a eu lieu à environ 20 kilomètres au nord dans la communauté voisine de St-Mathieu-d'Harricana.

À cause de l'important déclin dans l'assistance aux messes dominicales au cours des années, les deux paroisses partagent maintenant leurs célébrations et la messe a lieu en alternance dans les deux paroisses.

Moins de 20 personnes s'y étaient réunies dimanche, une preuve évidente des défis auxquels fera face le prochain pape.

De moins en moins de fidèles vont à la messe au Québec depuis la Révolution tranquille, lorsque l'Église a perdu le contrôle qu'elle avait jadis sur l'éducation et la politique dans la province.

Selon le paroissien Raymond Desrosiers, la nomination du cardinal Ouellet comme pape relancerait l'Église catholique en Amérique du Nord.

«On prie beaucoup pour qu'il soit nommé, c'est pas nous qui décidons, c'est vraiment le conclave, mais c'est sûr que j'aimerais beaucoup ça», a-t-il lancé, décrivant le cardinal comme un homme sympathique et facile d'approche.

Jeannette Gagnon, qui a enseigné à Marc Ouellet au primaire, a confié qu'elle priait pour que son ancien élève devienne pape, tout comme il avait prié pour elle lorsqu'elle combattait un cancer, qu'elle a vaincu.

«Aujourd'hui, pour moi, c'est une chose extraordinaire qui se passe. Même s'il n'est pas nommé pape, dans mon coeur ça fait longtemps qu'il l'est», s'est-elle exclamée.