Les premières réunions préparatoires du conclave destiné à élire un nouveau pape ont été convoquées pour lundi au Vatican, a annoncé vendredi un communiqué du Saint-Siège.

Le doyen du Sacré collège, le cardinal Angelo Sodano, a adressé des messages à tous les cardinaux électeurs (âgés de moins de 80 ans) et non électeurs pour leur demander d'assister à une première «congrégation générale» à partir de 9 h 30 (heure locale) dans «l'Aula nuova del sinodo», là où se tiennent les synodes des évêques.

La seconde de ces réunions à huis clos, dont les participants sont tenus au secret, se tiendra à 17 h.

Durant la semaine, plusieurs autres «congrégations générales» aideront à définir le profil du successeur de Benoît XVI.

Dans sa missive, le cardinal précise que les congrégations se poursuivront «tant que ne sera pas atteint le nombre complet des cardinaux électeurs». Alors seulement ils fixeront la date du prochain conclave.

Interrogé sur cette phrase de Mgr Sodano, qui pourrait impliquer que le conclave soit longtemps retardé en cas d'absence d'un seul cardinal, le porte-parole du Saint-Siège, le père Federido Lombardi, a invité à comprendre cette recommandation avec souplesse, faisant valoir qu'une lettre «n'est pas loi».

Le scénario le plus probable reste celui d'un conclave convoqué la semaine suivante, selon les vaticanistes. Un pape pourrait ainsi être élu à temps pour la semaine sainte.

«Il est quasiment exclu que les cardinaux décident lundi de la date du conclave». Ces premières sessions, qui ne sont pas précédées par des messes, «servent aux cardinaux à se mettre en route, à décider du rythme des réunions», a dit le porte-parole.

«Les cardinaux pourront vouloir entendre des relations sur tel ou tel sujet, et d'autres non, ils pourront demander à entendre des chefs de dicastère» (ministères) ou des personnes expertes de telle ou telle situation dans les diocèses.

Les cardinaux, a-t-il insisté, sont «libres» de choisir leurs sujets, et le doyen du Collège cardinalice coordonne leurs travaux.

La réforme de la Curie, le rapport de trois cardinaux sur l'affaire de fuites «Vatileaks», les différents scandales ou pseudo-révélations des médias italiens sur «un lobby gai» ou des affaires financières pourront y être évoqués, mais aussi de nombreux autres problèmes, parfois de vie et de mort, dans certains diocèses : menaces islamistes, guerres religieuses, difficultés de l'inculturation, sécularisation massive, contestations et insubordinations internes, affaires de moeurs retentissantes, cas de pédophilie, corruption à grande échelle, sectarisme et concurrence des pentecôtistes, positionnement sur les grandes réformes en matière de moeurs (vie et mort, famille, santé).

Quelques noms de «papabili» circulent déjà, comme le Québécois Marc Ouellet, l'Italien Angelo Scola, l'Autrichien Christoph Schönborn, le Hongrois Peter Erdö, le Brésilien Odilo Scherer, le Ghanéen Peter Turkson ou encore le Philippin Luis Antonio Tagle.

Mais le choix reste très ouvert, des outsiders pouvant émerger, et il n'y a pas encore de regroupements nets autour de noms, contrairement au conclave de 2005, où, dès le début des congrégations, la candidature de Joseph Ratzinger était souhaitée par plusieurs.