Chelsea Manning, l'ancienne taupe de WikiLeaks incarcérée à la prison militaire de Fort Leavenworth pour avoir fourni au site internet des milliers de documents secrets, a fait appel de sa condamnation à 35 ans de prison, a annoncé jeudi sa défense.

«Il n'y a aucun doute que la condamnation de Chelsea Manning est incroyablement excessive (...), représentant la punition la plus sévère jamais reçue par un lanceur d'alertes dans l'histoire américaine», a déclaré l'un de ses avocats, Vincent Ward.

L'Armée de terre américaine s'est refusée à tout commentaire sur «une affaire en cours».

Chelsea Manning, une transsexuelle qui s'appelait auparavant Bradley Manning, a été condamnée à 35 ans de prison en août 2013. Elle est actuellement détenue à la prison militaire de Fort Leavenworth, où elle se bat également pour obtenir le droit de se laisser pousser les cheveux.

Ses avocats ont présenté une série d'arguments à l'appui de leur demande d'appel, dénonçant notamment le fait que Chelsea Manning ait été placée à l'isolement pendant près d'un an avant son procès.

Et «le gouvernement n'a pas produit de preuves significatives que les révélations de Chelsea aient réellement nui à la sécurité nationale des États-Unis ou à ses intérêts diplomatiques», ont-ils ajouté dans une déclaration à la presse.

Les partisans de Chelsea Manning estiment par ailleurs que la condamnation qu'elle a subie n'est pas équitable, si on la compare à la punition beaucoup plus légère reçue par le prestigieux général David Petraeus pour avoir partagé des informations classifiées avec sa maîtresse.

Le général Petraeus a écopé en 2015 de 100 000 dollars d'amende et deux ans de mise à l'épreuve.

L'Association des libertés civiles américaines (ACLU) a déposé une motion de soutien à l'appel de Chelsea Manning.

«La poursuite sélective des personnes qui révèlent des secrets gouvernementaux est profondément dangereuse pour notre démocratie», a déclaré Dror Ladin, un avocat de l'ACLU.