Les Américains s'inquiètent d'être espionnés sur internet à la fois par leur gouvernement et des sociétés privées, rapporte l'institut Pew Research Center dans une étude publiée mercredi.

Environ 80% des personnes interrogées se disent «d'accord» ou «tout à fait d'accord» sur le fait de devoir s'inquiéter de la surveillance, par leur gouvernement, de leurs conversations téléphoniques ou en ligne.

Davantage encore, soit 91%, d'Américains pensent en outre que les consommateurs ont perdu le contrôle de la manière dont leurs informations personnelles sont collectées et utilisées par les sociétés privées, et 64% estiment que le gouvernement devrait en faire plus pour réguler ces pratiques.

Quelque 81% des Américains ne se sentent «pas très» ou «pas du tout en sécurité» quand ils utilisent les réseaux sociaux pour partager des informations d'ordre privé, et 68% ne se sentent pas en sécurité quand ils discutent par messagerie instantanée.

Plus de la moitié s'inquiètent de la sécurité des textos ou des courriels, et près de la moitié sont préoccupés de celle des téléphones portables. Mais seulement 31% des Américains doutent de la sécurité des téléphones fixes.

«Loin d'être indifférent à leur vie privée, la plupart des Américains veulent au contraire qu'on en fasse davantage pour la protéger», estime Lee Rainie, directeur du centre de recherche Internet Project et co-auteur de l'étude.

Certains Américains se disent cependant prêts à échanger leurs données privées contre des services: 55% veulent bien partager des informations à condition d'avoir accès gratuitement à des services en ligne.

Environ 43% des Américains affirment qu'ils ont «beaucoup» entendu parler de la surveillance des données personnelles par leur gouvernement, et 44% affirment en avoir entendu «un peu» parler.

Ce sondage est mené plus d'un an après les révélations, en juin 2013, par un ancien consultant de l'agence américaine NSA (National Security Agency), Edward Snowden, de l'étendue du système de surveillance des États-Unis.

Ces révélations avaient provoqué des protestations et tendu les relations des États-Unis avec leurs alliés.

«Ceux qui sont les plus au fait des programmes de surveillance se sentent les moins en sécurité dans leurs communications», note la chercheuse de Pew Mary Madden.

Les chercheurs ont constitué un panel de 607 adultes qui s'étaient portés volontaires pour répondre à quatre sondages pendant une année.

Le premier de ces sondages a été réalisé entre le 11 et le 28 janvier, avec une marge d'erreur de 3,98 points de pourcentage.