La NSA, l'agence de renseignement américaine chargée des interceptions des communications, n'est capable d'intercepter les données que de moins de 30% des appels téléphoniques en raison de l'explosion du trafic mobile, a rapporté vendredi la presse américaine.

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Cette collecte des métadonnées téléphoniques, qui recoupent les données relatives aux numéros appelés et à la durée des appels, est au centre des critiques formulées contre la toute puissance de la NSA pour ses atteintes à la vie privée depuis le début des révélations dues à son ancien consultant, Edward Snowden, en juin 2013.

Cette collecte qui a, par le passé, représenté près de l'ensemble des appels téléphoniques, ne représente plus que 20 à 30% d'entre eux, la NSA ayant du mal à suivre l'explosion de la téléphonie mobile, affirment le Wall Street Journal et le Washington Post sur leur site internet.

Les interceptions des appels passés depuis des lignes fixes sont potentiellement exhaustives mais l'agence de renseignement bute sur des problèmes techniques et logistiques s'agissant de la téléphonie mobile, affirment les deux quotidiens citant des sources sous couvert de l'anonymat.

«Nous ne discutons pas de nos méthodes de collecte du renseignement mais nous évaluons constamment nos activités afin de nous assurer qu'elles s'adaptent aux changements technologiques», a réagi une porte-parole de la NSA, Vanee Vines, sollicitée par l'AFP.

La NSA compte ainsi chercher à obtenir des injonctions judiciaires pour forcer les opérateurs téléphoniques à transmettre leurs bases de données, si ce n'est pas déjà le cas, selon les deux quotidiens.

Le programme de collecte actuel ne couvrirait pas deux opérateurs au moins - Verizon Wireless et T-Mobile - et il n'est pas clair si les appels téléphoniques passés sur internet sont concernés, selon le WSJ.

Ce pourcentage relativement faible d'interception représente toutefois la collecte de dizaines de milliards de métadonnées au cours des cinq dernières années.

Sous le feu des critiques, le président Barack Obama a ordonné une réforme de la collecte des métadonnées. Il a notamment proposé que ce ne soit plus le gouvernement qui stocke les données, une perspective qui inquiète les opérateurs téléphoniques, à qui reviendrait sans doute cette charge. Un plan doit être proposé d'ici le 28 mars.