L'Américain Edward Snowden, qui a divulgué l'ampleur des écoutes menées par l'agence nationale de sécurité américaine NSA, a été proposé mercredi comme candidat au prix Nobel de la paix par deux parlementaires norvégiens.

«Il a contribué à révéler le niveau extrême de l'espionnage par des États d'autres États et des citoyens», a affirmé à l'AFP l'un d'eux, Bård Vegar Solhjell, membre du Parti socialiste de gauche et ancien ministre de l'Éducation puis de l'Environnement.

«Snowden a contribué à ce que les gens sachent ce qui se passe et à stimuler le débat public» sur la confiance dans l'État de droit, qui est selon M. Solhjell «une condition fondamentale de la paix».

Dans leur lettre au Comité Nobel norvégien, lui et son collègue Snorre Valen, membre du même parti, expliquent qu'ils ne soutiennent pas nécessairement toutes les actions de M. Snowden, mais ont loué sa volonté d'exposer «la nature et les prouesses technologiques de la surveillance moderne».

Ce militantisme a «entraîné le retour de la confiance et la transparence comme principes fondateurs des politiques mondiales de sécurité», d'après eux.

Simple employé d'un sous-traitant de la NSA, M. Snowden, 30 ans, s'est fait une place dans l'Histoire en transmettant à des journalistes en 2013 des documents de la NSA.

Il est réfugié en Russie depuis juin, et, selon le site internet WikiLeaks, a demandé l'asile à plusieurs pays, dont la Norvège.

Les nominations pour le Nobel de la paix peuvent être faites jusqu'au 1er février, soit huit mois et demi avant qu'il soit décerné.

Des milliers de personnes ont le droit de proposer un candidat: parlementaires, ministres, magistrats de tribunaux internationaux, certains professeurs d'université, les lauréats du prix, et les anciens membres du Comité.

M. Snowden avait été sélectionné dès juillet 2013 par un professeur de sociologie suédois, Stefan Svallfors.