Le New York Times a appelé jeudi l'administration du président Barack Obama à faire preuve de clémence vis-à-vis d'Edward Snowden, estimant que les révélations de l'ancien consultant de la NSA sur les activités du renseignement américain avaient été bénéfiques.

M. Snowden, inculpé d'espionnage par la justice fédérale américaine et réfugié depuis l'été dernier en Russie, «a peut-être commis un crime», juge le Times dans son principal éditorial, «mais il a rendu un grand service à son pays».

«Étant donné la valeur énorme des informations qu'il a révélées, et les abus qu'il a mis au jour, M. Snowden mérite mieux qu'une vie d'exil, de peur et de fuite», ajoute l'influent quotidien.

«Le moment est venu pour les États-Unis d'offrir à M. Snowden un marché ou une forme de clémence, qui lui permettrait de revenir chez lui», poursuit le quotidien, qui se prononce pour «une punition fortement allégée» pour l'ex-consultant de la NSA, «étant donné son rôle de lanceur d'alerte».

«Lorsque quelqu'un révèle que des responsables de l'État ont violé la loi de façon routinière et délibérée, cette personne ne devrait pas risquer la prison à vie à cause de ce même Etat», insiste le New York Times.

Le directeur du groupe de défense des droits de l'homme Human Rights Watch, Kenneth Roth, est allé dans le même sens jeudi, en affirmant sur son compte Twitter que «Snowden a mis au jour des mauvaises pratiques. D'autres qui ont eu recours aux canaux officiels pour donner l'alerte ont été ignorés ou poursuivis». M. Roth a exhorté l'administration à abandonner les poursuites contre l'ancien analyste.

Contactée par l'AFP jeudi pour une réaction, la Maison-Blanche a renvoyé aux précédentes déclarations de M. Obama et de responsables de son gouvernement, qui ont refusé d'envisager toute forme de clémence pour M. Snowden et l'ont appelé à revenir aux États-Unis pour répondre des faits qui lui sont reprochés.

Le 24 décembre, dans un entretien au Washington Post et une intervention télévisée, sans précédent depuis le début de ses révélations en juin, M. Snowden avait appelé les citoyens du monde entier à «mettre fin à la surveillance de masse» et estimé avoir «accompli» sa mission.