Le père du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a rencontré en Syrie le président Bachar al-Assad au cours d'un voyage de «solidarité avec le peuple syrien», a rapporté mardi le quotidien The Australian.

John Shipton faisait partie d'une délégation de membres du WikiLeaks Party, une formation politique créée par Assange à l'occasion des dernières sénatoriales en Australie et qui a fait un score confidentiel.

L'entretien avec al-Assad, dont l'agence officielle syrienne a diffusé plusieurs photos, s'est déroulé le 23 décembre et a duré environ une heure, selon la présidence syrienne.

La délégation australienne a aussi rencontré à Damas le patriarche orthodoxe d'Antioche, Jean X, et le premier ministre Waël al-Halqi.

Le secrétaire national du WikiLeaks Party, Matt Watt, a fait valoir que ce voyage, qui a suscité des réactions hostiles en Australie, était «une mission pour la reconstruction et la paix».

Le 22 décembre sur le site Facebook du parti, un délégué australien, Jamal Daoud, écrivait: «Après avoir rencontré les premier ministre et vice-ministre des Affaires étrangères syriens, nous avons compris comment les Syriens mettaient en échec la conspiration de plus de 86 pays contre leur État».

Le site WikiLeaks - sans lien avec le parti - a immédiatement pris ses distances. Le site «n'était pas informé et n'a pas donné son aval», a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Le WikiLeaks Party a précisé qu'il publierait au mois de janvier un rapport sur ce séjour syrien qualifié d'«irresponsable» par l'opposition travailliste.

La guerre en Syrie, partie d'une révolte pacifique contre le pouvoir réprimée dans le sang, oppose les rebelles, la plupart sunnites comme la majorité de la population syrienne, au régime de M. Assad, qui appartient à la minorité alaouite.

Le conflit, qui a commencé en mars 2011, a fait plus de 126 000 morts selon une ONG, et forcé des millions de personnes à quitter leur foyer.