Le lanceur d'alerte Edward Snowden espère que les révélations sur l'ampleur des programmes de surveillance de la NSA dont il est à l'origine aboutiront à plus de transparence de la part des États, dans un entretien au magazine Time.

Classé en deuxième position dans le classement des «personnes de l'année» derrière le pape François, Snowden, aujourd'hui réfugié en Russie, a accordé un entretien par courriel au magazine.

Le jeune homme a livré à la presse plusieurs dizaines de milliers de documents détaillant l'ampleur des interceptions de communications, téléphoniques ou sur internet, opérées par la NSA, déclenchant une tempête diplomatique et l'indignation de nombreux Américains.

«Ce qui nous inquiète le plus n'est pas que cette surveillance puisse sur un plan théorique être conduite, mais qu'elle est réalisée sans qu'une majorité de la population soit même au courant qu'elle est faisable», explique-t-il pour justifier sa décision de se muer en lanceur d'alerte.

Il a pris la décision de quitter son pays et de rendre publics ces documents secrets par peur de l'émergence d'un État inquisiteur surveillant tout, aux dépens de la vie privée des citoyens et des libertés individuelles.

«La NSA n'est certainement pas la Stasi», l'ex-service de renseignement est-allemand qui espionnait une grande partie de la population de la RDA, relativise-t-il pourtant.

Mais le danger est que les moyens technologiques au service d'agences de renseignement toutes puissantes ne conduise insidieusement à une surveillance généralisée bien au-delà des besoins légitimes de renseignement.

Les révélations sur les programmes de la NSA doivent aider la population, les spécialistes en informatique, les tribunaux américains, le Congrès et le pouvoir exécutif à une prise de conscience, dit-il espérer.

«Le président pourrait de manière plausible profiter que la population est désormais informée pour réformer ces programmes sur des critères plus raisonnables» afin de s'assurer que la NSA ne surveille pas de manière indue les simples citoyens, juge Edward Snowden.