L'ancien président américain Bill Clinton a estimé que les révélations sur l'espionnage de dirigeants étrangers par l'Agence nationale de sécurité (NSA) avait endommagé l'image de l'Amérique dans le monde et renforcé le besoin de réforme, lors d'un entretien diffusé mardi.

«Je pense qu'il faut des règles très explicites concernant les écoutes de conversations de dirigeants étrangers», a déclaré Bill Clinton dans un entretien à la chaîne américaine Fusion, dont une retranscription partielle a été publiée mardi.

Il a souligné que du temps où il était président (1993-2001), cela dépendait des dirigeants. «Si nous pensions qu'ils commettaient des actes hostiles contre les États-Unis (...), alors (les agences américaines) pouvaient le faire. Mais, je n'en suis pas certain, nous n'avions pas la capacité à l'époque de faire la plupart de ce qui est fait aujourd'hui», a expliqué le démocrate.

«Nous avons besoin de plus de transparence, plus de protection de la vie privée et plus de sécurité», a-t-il ajouté. «Nous sommes dans une position où les gens ne savaient pas ce qui se passait. Et vu la manière dont les données ont été utilisées, il n'est pas évident que cela ait maximisé notre sécurité, et il est évident que les gens estiment avoir perdu un peu de leur vie privée».

«Il est très important que nous ayons une discussion vraiment publique sur ce que devraient être les règles», a-t-il dit.

L'ancien président a reconnu que les révélations déclenchées par l'ex-consultant de la NSA Edward Snowden avait eu un impact négatif.

«Pas seulement en Amérique latine, mais aussi en Europe et en Asie. C'est d'ailleurs intéressant car dans certains de ces pays, il s'est avéré que certains gouvernements faisaient la même chose, ou que d'autres gouvernements nous en avaient donné la permission», a-t-il dit.

Depuis les premières révélations d'Edward Snowden en juin, de multiples projets de réforme des lois encadrant les pratiques de surveillance de la NSA ont été élaborés aux États-Unis. Le président Barack Obama s'est dit favorable à un renforcement des mesures de tutelle et de contrôle par le Congrès et la justice, tandis que des réformateurs entendent aller plus loin en mettant fin aux programmes de collecte massive de métadonnées de citoyens américains.