Le journaliste Glenn Greenwald, porte-voix des révélations d'Edward Snowden sur le système de surveillance cybernétique américain, affirme que plusieurs documents secrets en sa possession, et prochainement publiés, allaient «choquer», dans un entretien à l'hebdomadaire Télérama à paraître mercredi.

«Je compte bien publier ces documents jusqu'au dernier», prévient dans cette interview le reporter de l'affaire Snowden, interrogé à Rio de Janeiro par l'hebdomadaire culturel français.

«Je ne veux pas dire que le pire est à venir - les gens s'habituent à ces révélations - mais il y a plusieurs documents sur ce que collecte la NSA et sur la façon dont elle le fait qui vont choquer», déclare celui qui affirme être «assis sur une montagne de documents».

Avocat de formation, Glenn Greenwald avait collaboré au printemps dernier avec l'informaticien américain Edward Snowden à la publication d'une série de documents secrets révélant un vaste système de surveillance électronique mis en place par les États-Unis.

Contacté par des «journalistes du monde entier, qui veulent travailler avec (lui) sur les dossiers qui concernent leur pays» depuis ses premières révélations, Glenn Greenwald explique comment il collabore avec eux, même si c'est «extrêmement chronophage».

«Légalement, je ne peux pas me contenter de leur donner ce qui les intéresse, parce que je me transformerais en source, et la justice pourrait me poursuivre pour recel. Je peux seulement être un journaliste, alors je dois contribuer à leurs enquêtes, cosigner leurs articles», détaille l'ancien avocat.

Dans cet entretien, il revient également sur sa défiance à l'égard des institutions médiatiques dans lesquels il est, selon lui, possible de bien faire son travail «si vous êtes capable de le faire en dépit de l'institution et non grâce à elle».

Après sa démission du Guardian, il se consacre désormais au lancement d'un nouveau média financé par le fondateur d'eBay, Pierre Omidyar.

«Il faut bâtir sa propre institution pour lutter à armes égales contre le gouvernement qu'on met à nu», estime-t-il.

«Depuis, nous avons recruté une douzaine de personnes, dont trois travaillent à Rio avec moi. Nous ne cherchons pas uniquement des journalistes d'investigation spécialisés dans la sécurité nationale et les libertés publiques, nous allons également couvrir l'économie, l'écologie ou le sport, et ce qui compte, c'est la philosophie de travail», conclut Glenn Greenwald.