Le département américain de la justice n'a pas l'intention de poursuivre le journaliste à l'origine de la publication de documents obtenus par Edward Snowden, a déclaré le ministre fédéral de la Justice Eric Holder dans une interview publiée vendredi.

Glenn Greenwald, américain se trouvant au Brésil, a écrit plusieurs articles basés sur des documents que lui avait transmis l'ancien consultant de l'agence de sécurité NSA.

«À moins que des informations dont je n'ai pas eu connaissance me soient présentées, ce que j'ai indiqué dans mon témoignage devant le Congrès est que tout journaliste engagé dans de vraies activités journalistiques ne sera pas poursuivi par ce département de la justice», a déclaré M. Holder au Washington Post, faisant référence à Glenn Greenwald.

Le ministre a également voulu rejeter l'idée que les écrits de M. Greenwald soient du journalisme engagé.

«Je ne suis certainement pas d'accord avec ce que Greenwald a fait», a-t-il ajouté. «D'une certaine manière, il brouille la ligne entre avocat et journaliste. Mais, sur les bases de ce que je sais maintenant, je ne suis pas sûr qu'il y ait une base pour poursuivre Greenwald».

Glenn Greenwald, de son côté, a fait bon accueil à cette position, mais fait preuve de circonspection. Il avait précédemment indiqué qu'il craignait d'être arrêté et éventuellement poursuivi s'il retournait aux États-Unis.

«C'est un pas positif que le ministre de la Justice reconnaisse expressément que le journalisme n'est pas et ne devrait pas être un crime aux États-Unis, mais étant donné les précédents peu flatteurs de cette administration au niveau de la liberté de la presse, je consulterai mon avocat pour savoir si on peut ou non se fier à ces assertions orales, pleines de mises en garde, sur les intentions du gouvernement», a-t-il déclaré au Washington Post.