L'Agence américaine de sécurité nationale espionne peut-être bien des dizaines de premiers ministres et présidents à travers le monde, mais il est peu probable que la NSA ait épié les appels de Stephen Harper, estime un expert.

Le professeur Wesley Wark, invité à l'université d'Ottawa, a rappelé que le Canada fait partie du Groupe des cinq («Five Eyes»), dont les membres se sont entendus pour ne pas s'espionner entre eux.

Le Groupe des cinq est composé du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Ces pays échangent des informations depuis des décennies déjà et leurs agences de renseignement collaborent étroitement entre elles.

Par ailleurs, le style de travail du premier ministre Harper, dicté par le contrôle et la discrétion, en fait une cible peu intéressante pour les espions américains, a jugé M. Wark.

Citant des documents transmis par l'ex-analyste du renseignement américain Edward Snowden, le quotidien britannique The Guardian a récemment écrit que la NSA avait obtenu les numéros de téléphone de 35 dirigeants mondiaux - grâce à un représentant d'une autre agence gouvernementale des États-Unis -, et qu'elle les avait tous mis sur écoute.

Le Centre de la sécurité des télécommunications Canada a rappelé quant à lui que le Groupe des cinq ne ciblait pas les ressortissants de ses pays membres.