Le journaliste Glenn Greenwald qui a dénoncé l'espionnage cybernétique américain au Brésil, a déclaré mercredi qu'il travaillait maintenant sur des documents traitant de la France et de l'Espagne, parmi tous ceux que lui a remis l'ex-informaticien américain Edward Snowden.

«Nous faisons du journalisme à haut risque (...) Je vais continuer à faire ce type de journalisme jusqu'à la publication du dernier document», a déclaré devant une commission du Parlement à Brasilia le journaliste américain du Guardian, qui vit à Rio de Janeiro.

«Tout ce que j'ai eu sur l'espionnage au Brésil et maintenant sur la France, je travaille avec des journaux de France et d'Espagne, je le publie», a dit M. Greenwald sans donner plus de détails devant cette commission brésilienne qui enquête sur les accusations d'espionnage de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) au Brésil.

Alors qu'on lui demandait s'il avait encore des documents en main et pourquoi les informations sortaient au compte-gouttes, étant donné que M.Snowden lui avait remis les documents depuis des mois, M.Greenwald a répondu : «Cela prend du temps de comprendre tous les documents. Dès que je trouve un document que je juge intéressant à publier, je commence immédiatement à travailler dessus pour informer le public le plus vite possible».

Il a souligné qu'il maintenait un contact permanent et presque quotidien avec M. Snowden, actuellement réfugié en Russie et fugitif de la justice américaine qui l'accuse d'espionnage.

Au cours des dernières semaines, la presse brésilienne a publié, grâce à M. Greenwald, des documents des services secrets américains révélant l'espionnage exercé sur les communications de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, de ses collaborateurs proches et de millions d'autres Brésiliens, mais aussi d'entreprises telles que le géant public pétrolier Petrobras.

Le ministère français des Affaires étrangères a également été espionné avait dit M.Greenwald à l'époque.

En septembre, devant l'Assemblée générale des Nations Unies, Mme Rousseff a proposé un contrôle multilatéral de l'utilisation d'Internet, face à la forte dépendance d'entreprises situées aux États-Unis.

Mercredi elle a annoncé une réunion internationale sur la gouvernance de l'Internet en avril 2014 à Rio de Janeiro, à l'issue d'une rencontre à Brasilia avec M. Fadi Chehadé, chef de l'autorité de régulation de l'Internet, connue sous le sigle ICANN.