Des documents budgétaires des agences américaines de renseignement, fournis par Edward Snowden au Washington Post, ont jeté jeudi indirectement la lumière sur le rôle des satellites et des interceptions électroniques pour retrouver Oussama ben Laden en 2011.

Pour la première fois, le détail du budget des 16 agences de renseignement américaines, surnommé le «budget noir» des États-Unis, a été rendu public par le quotidien, permettant de comprendre comment les ressources sont réparties au sein de l'immense communauté américaine du renseignement.

Ces documents, dont certains sont publiés in extenso par le quotidien, «ne font que de brèves références à l'opération ben Laden», affirme le Post, mais ils illustrent le rôle des diverses agences de renseignement dans la traque de l'ancien chef d'al-Qaïda, tué lors d'une opération commando américaine contre sa résidence d'Abbottabad, au Pakistan, le 1er mai 2011.

L'un des documents montre ainsi que les satellites espions du National Reconnaissance Office (NRO) ont effectué 387 «collectes» d'images haute-résolution et infrarouge du complexe dans lequel se terrait ben Laden dans le mois qui a précédé le raid. La résidence d'Abbottabad avait été identifiée à la suite de filatures d'un homme dont Washington pensait qu'il était un messager du chef d'al-Qaïda.

Cette surveillance satellitaire a été «cruciale pour préparer la mission et a contribué à la décision de l'exécuter», affirme l'un des documents, cité par le quotidien.

La NSA, l'agence chargée des interceptions téléphoniques et électroniques, avait de son côté mis en place un groupe spécialisé dans la mise au point et l'installation de logiciels espions sur les ordinateurs et téléphones portables de membres d'al-Qaïda soupçonnés de pouvoir renseigner les États-Unis sur le repaire de ben Laden.

Lors de l'opération d'Abbottabad, les Navy Seals ont récupéré quantité de documents et disques durs. En septembre 2011, les services de renseignement ont dû prévoir un budget de 2,5 millions de dollars pour être en mesure de les analyser, rapporte encore le Washington Post.