L'ONU a annoncé lundi qu'elle allait demander des explications aux États-Unis sur des révélations du magazine allemand Der Spiegel affirmant que l'agence de sécurité américaine NSA a espionné son système de vidéo-conférence interne.

«Nous sommes au courant de ces informations et nous avons l'intention d'en parler aux autorités compétentes», a déclaré un porte-parole de l'ONU, Farhan Haq.

Celui-ci a rappelé que «l'inviolabilité des missions diplomatiques, dont l'ONU et d'autres organisations internationales, dont le fonctionnement est protégé par la Convention de Vienne notamment, est bien établie dans la législation internationale».

«Nous attendons donc des pays membres qu'ils agissent en conséquence pour protéger l'inviolabilité des missions diplomatiques», a-t-il ajouté.

Interrogé, le département d'État a assuré que «le gouvernement américain répondrait via les canaux diplomatiques à ses partenaires et alliés dans le monde quand ils expriment leurs inquiétudes».

Elle s'est félicitée en l'occurrence du «partage d'informations et de renseignement» entre l'ONU et les États-Unis.

La NSA, qui est depuis plusieurs mois au coeur des fuites de documents secrets par Edward Snowden révélant l'ampleur du système de surveillance des États-Unis, a pénétré dans le système de l'ONU pendant l'été 2012, selon le Spiegel. En trois semaines, le nombre de communications décryptées par ses services serait passé de 12 à 458.

Le Spiegel affirme également que la NSA surveillait l'Union européenne après son déménagement dans de nouveaux bureaux à New York en septembre 2012 et détenait des plans de ses locaux.

L'administration Obama tente depuis des semaines de défendre les programmes de surveillance des télécommunications menés par la NSA après les révélations fracassantes de l'ancien consultant américain Edward Snowden, aujourd'hui réfugié en Russie et recherché par Washington pour espionnage.