La Grande-Bretagne a installé une base secrète de surveillance d'internet au Moyen-Orient, selon un rapport jeudi, citant les derniers documents obtenus par l'ex-consultant du renseignement américain en fuite, Edward Snowden.

Selon le journal The Independent, ce rapport ne mentionne pas le pays où est localisée cette base, mais révèle qu'elle peut intercepter des courriels, des appels téléphoniques et toutes les données circulant sur internet, pour le compte des États-Unis et d'agences de renseignement d'autres pays.

Le journal indique que cette base utilise à ces fins les câbles sous-marins à fibres optiques implantés dans la région.

Elle transmet ensuite l'information au centre britannique des écoutes (GCHQ) basé à Cheltenham, dans le sud-ouest de l'Angleterre, qui la partage ensuite avec l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA).

Contacté par l'AFP, le ministère des Affaires étrangères britannique a déclaré à propos de ce rapport que «nous ne faisons pas de commentaires sur les affaires traitées par les services de renseignement».

The Independent n'a pas précisé comment il a obtenu ces détails des dossiers de Snowden.

Edward Snowden, qui a au départ divulgué les détails sur la surveillance électronique mondiale effectuée par les États-Unis au journal The Guardian, a obtenu le 1er août un asile provisoire d'un an en Russie. Washington a réclamé à plusieurs reprises son extradition aux États-Unis, où Snowden est inculpé d'espionnage.

La section antiterroriste de la police britannique a lancé jeudi une enquête criminelle après l'examen des documents confisqués à David Miranda, le compagnon du journaliste du Guardian, Glenn Greenwald, qui avait publié les révélation de Snowden.

Le Guardian a indiqué cette semaine que les experts du GCHQ avaient supervisé le 20 juillet la destruction des documents secrets confiés au journal par Edward Snowden.

Le gouvernement britannique a confirmé que Jeremy Heywood, chef des fonctionnaires britanniques et l'un des principaux lieutenants du premier ministre David Cameron avait été envoyé à la rédaction du Guardian, et qu'il avait précisé que l'alternative pour la direction du journal était de détruire ou remettre le matériel en question ou de faire face à l'éventualité de poursuites judiciaires.