Le vice-président américain Joe Biden a appelé mercredi la Chine à cesser de procéder à des «vols» via le piratage informatique, à l'ouverture de discussions annuelles à Washington entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales.

«Nos deux pays bénéficieront d'un internet ouvert, sécurisé et fiable. Les vols purs et simples dont nous faisons l'expérience doivent être considérés comme inacceptables et doivent cesser», a déclaré M. Biden, en appelant en outre à coopérer avec la Chine.

Les États-Unis accusent la Chine de mener des attaques informatiques contre leur administration et leurs entreprises. Une étude récente indiquait que le vol des secrets de l'Amérique coûtait à Washington des centaines de milliards de dollars chaque année.

Pékin répond toujours qu'il est lui aussi victime de piratage informatique, et ces accusations ont été alimentées le mois dernier par les révélations de l'ancien consultant de l'agence de renseignement américaine NSA, Edward Snowden, sur de vastes programmes américains de surveillance des communications.

M. Biden a également mis en avant la question sensible des droits de l'Homme chez le géant asiatique, quelques jours après que des Tibétains célébrant l'anniversaire de leur chef spirituel en exil, le dalaï-lama, eurent été la cible de tirs de la police chinoise.

«Je pense que la Chine (...) sera plus forte, plus stable et plus innovante si elle représente et respecte les lois internationales en matière de droits de l'homme. Mais nous avons des différences (de vue) sur ce sujet», a reconnu le vice-président.

M. Biden a aussi abordé les disputes territoriales de Pékin avec ses voisins, soulignant que les deux puissances du Pacifique que sont les États-Unis et la Chine «bénéficiaient de la liberté de navigation et d'un commerce légal libre».

Intervenant à son tour, le conseiller d'État Yang Jiechi, haut personnage de la diplomatie chinoise, a dit espérer que les deux pays pourraient construire une relation de confiance, notamment après la toute première rencontre informelle du président chinois nouvellement élu Xi Jinping avec Barack Obama en juin dans le désert californien.

Sur la question des droits de l'homme, Yang Jiechi a assuré que Pékin était prêt à discuter de ce sujet avec Washington, mais «sur la base de l'égalité et du respect mutuel».

M. Biden a de son côté émis le souhait que ces deux journées de «dialogue économique et stratégique» permettent de renforcer la confiance entre les deux pays. «Notre relation continuera à être un mélange de concurrence et de coopération», a-t-il souligné.

Ces discussions sont menées du côté américain par le secrétaire d'État John Kerry.