Le Mexique enquête sur un rapport selon lequel son précédent gouvernement avait autorisé les États-Unis à installer sur son territoire un système d'interception des appels téléphoniques et des communications par internet, a indiqué mercredi un porte-parole gouvernemental.

Le journal Excelsior a affirmé dans son édition de mercredi que l'ex-président conservateur Felipe Calderon (2006-2012) avait passé un accord avec le Département d'État américain en 2007, autorisant l'installation au Mexique d'un système permettant l'interception, le traitement, l'analyse et le stockage d'appels téléphoniques, de courriers électroniques ou de conversations sur le web.

Le ministère mexicain de la Justice «examine les documents et une enquête est en cours» pour déterminer si un acte illégal a été commis, a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Eduardo Sanchez, lors d'une conférence de presse.

Selon le rapport publié par Excelsior, le système fonctionnait sous le contrôle de la défunte Agence fédérale d'investigation (AFI) et du ministère mexicain de la Justice, au nom du combat contre le trafic de drogue et le terrorisme.

L'équipement avait été vendu par Verint System au gouvernement américain pour un montant de 3 millions de dollars, ce qui implique, selon le journal, que les États-Unis avaient accès à l'information en provenant.

«Nous allons vérifier si le contrat existe et dans quelles conditions il se trouve», a dit le porte-parole.

L'administration de Calderon avait été marquée par une coopération étroite avec les États unis dans la lutte contre les cartels de la drogue.

Le président mexicain Enrique Peña Nieto, investi en décembre, s'est engagé a poursuivre sa coopération avec le États-Unis dans ce domaine, mais avec une différence importante : toutes les agences américaines doivent dorénavant passer par le filtre du puissant ministère mexicain de l'Intérieur, alors qu'auparavant elles pouvaient traiter directement avec leurs homologues mexicaines.

Le gouvernement mexicain avait exigé mardi des États-Unis une «information complète» sur les cas supposés d'espionnage de pays latino-américains, révélés par le quotidien brésilien O Globo. Ce journal citait des documents provenant de l'ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden.