Le programme de surveillance électronique international du Royaume-Uni est tellement vaste qu'il dépasse même en importance celui des États-Unis, a rapporté vendredi le quotidien britannique The Guardian.

Citant des documents internes du service de renseignement britannique, le journal a affirmé que les espions du Royaume-Uni tiraient parti du réseau mondial de câbles à fibre optique pour glaner de l'information, ce qui leur assurait le plus important accès au Web du groupe des «Five Eyes», le surnom donné à l'alliance du Royaume-Uni, des États-Unis, du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande en matière d'espionnage.

En théorie, cela signifie que les autorités britanniques et leurs alliés pourraient accéder à une bonne partie des communications téléphoniques ou électroniques échangées chaque jour un peu partout sur la planète. Le volume exact de données recueillies par le Royaume-Uni grâce au réseau de câbles à fibre optique n'est pas connu, mais il est probablement énorme.

Selon The Guardian, les renseignements circulant dans plus de 200 câbles ont été surveillés par quelque 500 membres de l'agence nationale de sécurité américaine (NSA) et de son équivalent britannique, le service gouvernemental d'écoutes et de transmission (GCHQ).

Les documents ont été fournis au quotidien par Edward Snowden, l'ancien employé d'un sous-traitant de la NSA à l'origine du scandale sur les programmes de surveillance téléphonique et électronique américains dont l'existence a également été révélée par The Guardian.

Le GCHQ a refusé de commenter l'affaire vendredi, répétant toutefois dans un courriel qu'il travaillait dans le respect de la loi.