L'Union européenne a demandé mercredi aux États-Unis de lui fournir des réponses « aussi vite que possible » à ses questions sur le programme de surveillance américain, et une première réunion d'un groupe d'experts dès le mois de juillet.

Vendredi dernier, à l'issue d'une rencontre à Dublin avec le ministre américain de la Justice, Eric Holder, les commissaires européennes Viviane Reding (Justice) et Cecilia Malmström (Affaires intérieures) avaient affirmé que Washington avait accepté d'informer les Européens sur Prism, notamment avec la mise en place d'un groupe d'experts « pour échanger les informations et étudier les garanties ».

« Lors de cette rencontre, vous n'étiez pas en position de répondre à toutes les questions » posées par l'UE. (...) Nous vous serions très reconnaissantes si vous nous transmettiez vos réponses à ces questions aussi vite que possible», ont écrit à M. Holder mercredi les deux responsables européennes.

Le même courrier a été envoyé à la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, absente à Dublin.

Mmes Reding et Malmström se disent « particulièrement préoccupées par le volume de données collectées, l'étendue du programme, le niveau de supervision judiciaire et des possibilités de rectification offertes aux Européens ».

Elles proposent que le groupe d'experts se réunisse pour la première fois dès le mois de juillet. « Nous souhaitons que, sur la base des travaux de ce groupe, la Commission européenne puisse rendre compte au Parlement européen et au Conseil (des États membres) en octobre ».

Parallèlement, dans le cadre des négociations d'un accord avec les États unis sur la protection des données, qui patinent depuis 2011, le groupe PPE (conservateurs), première force du Parlement européen, a décidé de défendre une clause obligeant les États-Unis à passer par un juge ou une autorité nationale compétente pour avoir accès aux données personnelles des citoyens européens.

Cette disposition avait été « retirée de la proposition de la Commission européenne à la suite d'un intense lobbying des autorités américaines », a indiqué l'eurodéputée Marielle Gallo.

Elle « empêche des pays d'avoir accès à nos données personnelles à volonté ou au hasard, ce qui constitue une protection importante pour les citoyens, à la lumière des révélations sur Prism », a estimé son collègue Axel Voss.