Dans une déclaration commune publiée mercredi, les chefs d'État et de gouvernement du G8 réunis en Italie affirment avoir constaté des «signes de stabilisation» de l'économie mondiale et ont convenu de préparer des plans de soutien de l'économie.

Mais le premier ministre du Canada, Stephen Harper, semblait voir les choses d'un autre oeil. Lors de la session d'ouverture de la rencontre mercredi matin, il a affirmé qu'il ne voyait pas la nécessité de nouveaux plans de relance et que les leaders internationaux devaient plutôt concentrer leurs efforts à livrer l'argent promis.

Il a terminé la journée en affirmant qu'il fallait être prudent puisque l'on «n'avait pas encore de vraie reprise», même si l'on avait acquis une certaine stabilité et observé des signes positifs.

Le sommet, qui se tient dans la ville des Abruzzes sinistrée par un violent séisme en avril, va accueillir jusqu'à vendredi un nombre de pays supérieur au cercle du G8, ce club de pays riches réunissant les États-Unis, le Canada, le Japon, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France, l'Italie et la Russie.

Les membres du G8 seront notamment rejoints en cours de sommet par les cinq plus grandes puissances émergentes (Chine, Brésil, Inde, Mexique, Afrique du Sud) et neuf pays africains pour discuter de dossiers déjà débattus pour la plupart par les Huit.

Accueillis par le président du Conseil italien Silvio Berlusconi, les dirigeants du G8 ont publié une déclaration sur l'économie constatant des «signes de stabilisation» de l'économie mondiale, un des principaux dossiers au programme de ce sommet de trois jours.

Les chefs d'État et de gouvernement du G8 devaient également aborder dans la soirée les dossiers nord-coréen et iranien, notamment la répression en Iran après le scrutin présidentiel contesté du 12 juin. Mais la question de nouvelles sanctions contre Téhéran en raison de son programme nucléaire ne se posera pas, dans la mesure où le Conseil de sécurité de l'ONU est seul décisionnaire.

Concernant le climat, les dirigeants du G8 se sont mis d'accord sur l'objectif consistant à empêcher les températures de se réchauffer de plus de deux degrés Celsius, ainsi que sur une réduction des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 80 pour cent à l'horizon 2050. Le G8 n'était jusqu'à présent pas parvenu à un objectif chiffré, en raison de l'opposition manifestée par l'administration de l'ancien président George Bush.

Par ailleurs, le Canada avait refusé, 24 heures auparavant, de se positionner sur l'objectif du deux degrés Celsius. Toutefois, Ottawa a transmis un communiqué dans la journée de mercredi affirmant que le Canada acceptait cet objectif.

De plus, Stephen Harper a affirmé que l'entente du G8 sur l'environnement constituait une position beaucoup plus «ferme» que celle adoptée au sommet l'année précédente. Il a cependant admis que les discussions au sujet de l'environnement prévues jeudi avec un plus grand nombre de pays constitueraient un défi.

De plus, il a dit qu'il était important que les pays en voie de développement réalisent l'importance de s'engager dans la lutte aux changements climatiques puisqu'ils étaient autant, sinon plus, touchés par ces derniers.

Le premier ministre britannique, Gordon Brown, a quant à lui parlé «d'accord historique» et la chancelière allemande, Angela Merkel, a salué un «net pas en avant».

«Tous les pays du G8 ont finalement accepté l'objectif des deux degrés, a déclaré Mme Merkel à la presse. Des États-Unis au Japon et l'Europe, tout le monde travaillera à cet objectif.»

Les discussions seront élargies jeudi aux 17 pays du Forum des principales économies (MEF), représentant la majorité des émissions mondiales des gaz à effet de serre (GES), à l'origine du réchauffement. Des puissances émergentes comme la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Indonésie font partie du MEF, qui a pour le moment renoncé à son objectif de diviser par deux d'ici à 2050 ses émissions de GES, selon des participants aux négociations.

M. Harper a visité, en compagnie d'autres chefs d'État, les zones sinistrées entourant L'Aquila. Il a annoncé que le gouvernement du Canada ferait une contribution de 5 millions $ en vue de la création d'un centre canadien pour les jeunes à l'université de L'Aquila, qui a été gravement endommagée.