Sage Fouguette ignorait tout d'Haïti lorsqu'elle s'est rendue dans ce pays en compagnie de 16 autres adolescents de la Colombie-Britannique pour y établir une ferme, mardi dernier, quelques heures à peine avant un dévastateur tremblement de terre.

Coincés pendant cinq jours à Grand-Goâve, à une quarantaine de kilomètres de la capitale Port-au-Prince, et parvenant difficilement à survivre parmi les cadavres et les débris, les élèves ont vécu une expérience traumatisante, mais ils affirment que cela leur a aussi permis de nouer des liens solides avec la population haïtienne.

«Ils sont comme des frères et des soeurs», a affirmé Fouguette, au nombre d'un groupe de 35 personnes - 17 élèves, 17 adultes et un enfant - qui ont été secourus dimanche par les Forces canadiennes.

Les rescapés ont été raccompagnés jusqu'à l'ambassade du Canada à Port-au-Prince dans l'attente d'un avion à destination du Canada.

Les élèves, d'une école secondaire de la vallée de Slocan, dans le sud-est de la Colombie-Britannique, et leurs accompagnateurs étaient arrivés en Haïti mardi dernier, le jour même du séisme.

Un écolier, Owen Spears, âgé de 17 ans, a indiqué que les Haïtiens ne possédaient rien avant le tremblement de terre.

«Maintenant ils ont moins que ça», a-t-il dit.

Un hélicoptère CH-146 Griffon des Forces canadiennes a permis d'évacuer certains membres du groupe, a fait savoir dimanche le ministre de la Défense nationale, Peter MacKay, lors d'une conférence de presse à Ottawa. Les autres ont quitté les lieux à bord de deux autobus.

Norm Ouellet, dont le fils Blake faisait partie du groupe, a indiqué, lors d'un entretien depuis son domicile en Colombie-Britannique, que les parents des élèves n'avaient pas eu de nouvelles de leurs enfants avant dimanche.

M. Ouellet a affirmé que son fils avait parlé à son frère, et il a dit avoir eu l'impression que les étudiants avaient été traumatisés par les événements des derniers jours.

«Ils ont été témoins de quelques morts et aussi de blessures sérieuses, et je crois que cela a duré toute la semaine», a-t-il dit.

Malgré leurs craintes, les élèves ont fait du mieux qu'ils pouvaient pour venir en aide aux Haïtiens.

«Ils ont travaillé avec beaucoup de jeunes Haïtiens, ils ont enlevé des décombres et ils ont acheté aux Haïtiens environ 1800 kilos de riz» avec l'argent qu'ils avaient amené avec eux pour leur voyage, a raconté M. Ouellet.