Ode à la résilience haïtienne

La gouverneure générale Michaëlle Jean a évoqué la mémoire de sa grand-mère haïtienne, vendredi, à l'occasion d'une cérémonie, à Ottawa, et sur son blogue, pour tenter de donner un peu de réconfort aux Haïtiens à la suite du sésime ayant frappé le pays le plus pauvre des Amériques.

Deux jours après avoir livré un discours à la nation empreint d'émotion, Mme Jean, elle-même une enfant d'Haïti dont la famille a trouvé refuge au Canada alors qu'elle avait 11 ans, a dit être «revenue à la vie» en voyant la solidarité de la communauté internationale et des gens de partout dans le monde.

Prenant la parole à l'occasion d'une cérémonie de remise de prix pour services insignes de la fonction publique du Canada, à Rideau Hall, en compagnie du premier ministre Stephen Harper et du général Walt Natynczyk, le chef d'état-major de la Défense, Mme Jean a offert une ode inspirée à la résilience haïtienne.

«Quand j'étais une petite fille, ma grand-mère me disait que toute épreuve était une occasion de renouer avec l'essentiel et d'apprendre de ce qui nous arrive pour mieux résister et revenir à la vie», a affirmé la gouverneure générale.

Mme Jean a soutenu que ces paroles étaient tout à fait pertinentes face à la catastrophe qui vient de frapper Haïti. Le séisme de mardi a emporté au moins 50 000 vies et a laissé en ruines les infrastructures du pays.

«J'estime que l'espoir peut surgir de cette épreuve par la solidarité exprimée à travers le monde depuis la diffusion des premières images de dévastation», a-t-elle soutenu.

«Ce qui me ramène à la vie et me redonne espoir, ce sont tous ces messages de sympathie et de solidarité qui me sont parvenus», a ajouté la gouverneure générale.

Sur son blogue, Mme Jean a appuyé son message, vendredi, rappelant que le peuple haïtien avait survécu à «350 ans d'esclavage et de colonisation, (...) à des décennies de dictature, d'oppression militaire et de coups d'Etats, (...) et au quotidien dans des conditions infâmes».

La gouverneure générale a affirmé que dans les mots de sa grand-mère se trouvait «la clé de cette résilience du peuple haïtien dont on parle tant et qui est indissociable de son histoire».