«Vous n'êtes pas seuls», a lancé dimanche le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lors d'une visite à Haïti, promettant d'accélérer le rythme des opérations de sauvetage et l'acheminement de l'aide aux victimes du violent séisme qui a ravagé le pays.

«Je suis ici pour dire que je suis avec vous. Vous n'êtes pas seuls. C'est une catastrophe digne d'un tsunami», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse après avoir survolé en hélicoptère Port-au-Prince en ruines.

Au cours de sa visite, M. Ban a rencontré le président haïtien René Préval.

Le chef de l'ONU devait retourner dimanche à New York où devaient également être rapatriés certains des corps des 40 membres de Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah) tués dans le séisme, la catastrophe la plus meurtrière pour l'organisation internationale.

«Je vais en Haïti avec le coeur très lourd pour exprimer la solidarité et l'entier soutien de l'ONU au peuple haïtien», avait déclaré Ban Ki-moon aux journalistes avant de décoller pour Haïti.

70 000 cadavres enterrés

Quelque 70 000 cadavres ont été enterrés dans des fosses communes en Haïti depuis le séisme, a indiqué dimanche le secrétaire d'Etat à l'Alphabétisation, Carol Joseph, alors que le gouvernement a décrété l'état d'urgence jusqu'à fin janvier.

Selon M. Ban, trois priorités s'imposent: sauver le plus de monde possible, apporter d'urgence l'aide humanitaire, l'eau, la nourriture et les médicaments nécessaires et coordonner l'aide extérieure.

Selon l'ONU, trois millions de personnes ont aujourd'hui besoin d'aide. Le secrétaire général a indiqué qu'il «se préparait au pire» alors qu'en plus des 40 employés tués, 330 restaient disparus, le quartier général de la Minustah s'étant effondré.

M. Ban a participé dimanche à un hommage solennel en l'honneur des victimes de l'ONU et, dans un geste symbolique, il devait emportait à New York le drapeau du siège détruit de la Mission haïtienne.

Parmi les morts, figure le chef de mission, le Tunisien Hedi Annabi. Il a été temporairement remplacé sur place par son prédécesseur Edmond Mulet pour prendre en charge la Minustah.

L'ONU a lancé un appel d'urgence à la communauté internationale pour récolter 560 millions de dollars afin de venir en aide pendant au moins six mois à la population haïtienne.

L'argent doit servir à apporter de la nourriture, de l'eau potable, des produits d'hygiène et médicaux, des tentes, des couvertures, de l'aide logistique et scolaire.

La situation est d'autant plus grave selon l'ONU que, contrairement au tsunami qui avait dévasté la province d'Aceh en Indonésie en décembre 2005, les structures gouvernementales locales ont été détruites.

Encore de l'espoir

Les quelque 1 740 sauveteurs des Nations Unies dépêchés en Haïti avaient toujours l'espoir dimanche de retrouver des survivants parmi les décombres des bâtiments tombés comme des châteaux de carte, cinq jours après le séisme qui a laissé la capitale exsangue.

«Le moral des équipes de sauvetage reste très bon en dépit des difficultés et des conditions» dans lesquelles elles doivent travailler, a expliqué à Genève la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Elisabeth Byrs.

Depuis leur arrivée dans l'un des pays les plus pauvres au monde, les sauveteurs sont parvenus à tirer des décombres plus de 70 personnes dont une douzaine rien que la journée de vendredi. Trois survivants ont encore été extraits dimanche à l'aube par des secouristes américains et turcs.

Le dernier bilan des autorités haïtiennes fait état de 70 000 morts, 250 000 blessés et 1,5 million de sans-abri.