La maquette affichée sur le site web de la Fondation Jacqueline-Lessard montre une école de deux étages susceptible d'accueillir 400 élèves - les enfants de l'orphelinat et leurs voisins du village de Croix-des-Bouquets. L'édifice qui doit abriter les dortoirs s'élève sur deux étages, lui aussi. Il y a assez de place pour accueillir une centaine d'enfants.

En réalité, le projet a dû être revu à la baisse. Les deux bâtiments n'ont qu'un étage. Et l'école comptera 5 salles de classe au lieu de 10. C'est cette maquette revue et corrigée qui apparaît sur le site d'Oxfam-Québec, qui a lancé un ultime appel aux donateurs pour finir la construction de l'orphelinat.

C'est qu'après le séisme, les coûts de construction ont littéralement explosé en Haïti, souligne Jean-Pierre Chicoine, d'Oxfam-Québec. Prix du ciment, achat du terrain: tout a coûté beaucoup plus cher que prévu. Il a donc fallu mettre un bémol au projet de nouvel orphelinat.

Mais l'inflation post-séisme n'explique pas tout, proteste Bernard McNamara, qui dirige le chapitre canadien des Architectes de l'urgence. Cette ONG a participé au projet d'orphelinat, avant de claquer la porte, en mars 2011, excédée par la gestion chaotique qui, selon Bernard McNamara, a contribué à gonfler la facture.

Quelle leçon peut-on tirer de toute cette affaire? Sans doute qu'il n'est pas facile de s'improviser, du jour au lendemain, travailleur humanitaire... C'est en tout cas le constat de Nicole Boulet, trésorière de la Fondation Jacqueline-Lessard, qui a porté le projet à bout de bras pendant deux ans.

Sa conclusion? Pour faire de l'action humanitaire «il ne suffit pas d'avoir du coeur, il faut aussi des professionnels...»