Le gouvernement canadien financera le relogement de 20 000 Haïtiens qui sont forcés d'habiter un parc du centre de Port-au-Prince. Un projet de 20 millions que la ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, a annoncé la veille du deuxième anniversaire du séisme qui a dévasté le pays antillais.

Les images du palais présidentiel jeté à terre par le séisme du 12 janvier 2010 ont fait le tour du monde. Depuis, le Champ-de-Mars, le parc qui entoure le bâtiment, s'est transformé en camp de réfugiés à ciel ouvert. On y compte aujourd'hui plus de 5000 familles.

Ottawa déménagera progressivement ces réfugiés vers de nouveaux logements dans les prochains mois. La totalité des familles devraient pouvoir intégrer leur nouveau domicile d'ici l'an prochain.

Les résidants du camp seront jumelés à des intervenants qui les aideront à trouver un logement convenable, ou à rénover leur maison au moyen d'une subvention d'un an. Le programme permettra aussi de former des entreprises de construction, et d'enregistrer quelque 500 petites entreprises qui ont été mises sur pied dans le camp.

Ce processus sera chapeauté par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Le Champ-de-Mars est l'un des quatre plus gros camps de personnes déplacées en Haïti. La relocalisation de ses habitants, qui permettra de libérer l'esplanade devant le palais présidentiel, a une portée hautement symbolique, a indiqué le président haïtien Michel Martelly, qui aparticipé à l'annonce en compagnie de la ministre Oda.

«Le palais s'est écrasé, il reste encore en ruines, mais aux alentours, on va commencer à montrer qu'il y a de l'espace et qu'Haïti renaît», a-t-il déclaré lors d'une conférence téléphonique.

Le gouvernement Harper ne cache pas son insatisfaction face à la lenteur de la reconstruction d'Haïti. Deux ans après le séisme, près de la moitié des décombres restent au sol. M. Martelly, dont l'élection avait suscité de grands espoirs le printemps dernier, a été empêtré dans un bras de fer politique qui l'a empêché de former son gouvernement pendant des mois.

Mais le président assure que son pays est sur la bonne voie. En outre parce que les camps pour les personnes déplacées ferment un à un, les maisons se rebâtissent, et 903 000 enfants iront cette année à l'école gratuitement.

«Le progrès que nous faisons, a-t-il résumé, il est visible à l'oeil nu.»