Le président haïtien René Préval a assuré jeudi qu'il ne souhaitait pas prolonger son mandat de 5 ans à la tête du pays, au lendemain du dépôt par son gouvernement d'un projet de loi prévoyant de repousser de trois mois la fin de son mandat.

L'amendement prévoit que si les élections présidentielles n'ont pas lieu au plus tard le dernier dimanche du mois de novembre, le président «reste en fonction jusqu'à l'installation de son successeur élu, ou, au plus tard, jusqu'à la fin de son mandat de cinq ans soit le 14 mai 2011».

Des parlementaires et dirigeants de l'opposition se sont élevés contre cette proposition prêtant à M. Préval l'intention de se maintenir au pouvoir. «Je crois qu'il a le souci de rester maître du jeu politique et électoral», a commenté la sénatrice Edmonde Beauzile.

«Je ne veux en aucun cas rester au pouvoir au-delà de mon mandat constitutionnel de cinq ans», a déclaré jeudi au palais présidentiel le chef de l'Etat haïtien rejetant toutes les critiques.

M. Préval a exprimé le voeu de voir son remplaçant sortir des urnes et non d'une autre formule politique qui déstabiliserait le pays, selon lui.

«Il faut que la vie démocratique se poursuive. Je ferai tout ce qui est possible pour organiser des élections aux dates prévues afin qu'un président légitimement élu me remplace», a répété le chef de l'Etat.

Mais avec le chaos engendré par le séisme du 12 janvier, qui a fait entre 250 000 et 300 000 morts et environ 1,3 million de sans-abri, l'organisation d'élections paraît difficile.

Une commission mise en place par l'ONU pour évaluer la situation en Haïti aurait estimé possible la tenue d'élections à la fin de l'année, a révélé M. Préval, arrivé au pouvoir en mai 2006 et qui s'était engagé à quitter le pouvoir le 7 février 2011.

«Si pour une raison ou une autre, les élections ne sont pas organisées, je sollicite de compléter le terme de mon mandat de 5 ans (mai 2006-mai 2011)», a-t-il insisté.