L'ONU a lancé jeudi un appel de fonds d'un montant record, 1,44 milliard de dollars, pour aider quelque trois millions de personnes touchées par le séisme du 12 janvier en Haïti.

Cet appel de fonds, censé couvrir les besoins d'aide d'urgence pour l'année 2010, englobe un appel précédent de 577 millions de dollars lancé peu après la catastrophe, précise un communiqué du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Près d'un tiers des fonds demandés (480 millions de dollars) sera destiné à acheter de la nourriture, le reste sera réparti entre des secteurs variés comme les abris provisoires, l'agriculture, l'éducation, la santé, l'hygiène.

Les fonds sont destinés à porter secours à quelque 3 millions de personnes, soit 30% de la population d'Haïti.

Le premier appel d'urgence (de 577 millions de dollars) a déjà été entièrement financé, souligne l'Ocha.

Le séisme de magnitude 7 du 12 janvier a dévasté la capitale, Port-au-Prince, et ses environs. Il a fait au moins 217.000 morts et plus d'un million de sans-abris.

Le précédent appel de fonds record de l'ONU pour faire face aux conséquences d'une catastrophe naturelle était de 1,41 milliard de dollars. Il avait été lancé en 2005 pour les pays gravement touchés par un gigantesque tsunami dans l'océan Indien en décembre 2004.

«Nous sommes avec vous, nous allons vous aider à vous redresser et à reconstruire», a dit à l'adresse des Haïtiens le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à l'occasion du lancement de l'appel.

A ses côtés, l'ex-président américain Bill Clinton, qui est son émissaire spécial pour Haïti, a prononcé un vibrant plaidoyer en faveur de l'aide aux Haïtiens.

Apparaissant en bonne forme après avoir subi la semaine dernière une opération du coeur, M. Clinton a tenu à assurer aux donateurs que l'utilisation des fonds recueillis serait «transparente» grâce à l'établissement d'un site internet (HaitiSpecialEnvoy.org) permettant de suivre l'attribution des ressources.

«Nous le mettrons à jour quotidiennement (...), vous pourrez voir qui a donné l'argent et à quoi il a été utilisé», a-t-il dit.

«C'est le début d'un processus de transparence qui a très bien marché dans la zone du tsunami. Vous avez le droit de me tenir responsable et de demander des comptes», a ajouté M. Clinton.