La reconstruction de Port-au-Prince durera de 5 à 10 ans, a prédit le premier ministre Jean-Max Bellerive, cette semaine.

Mais où vivront les rescapés du séisme pendant cette période? Et dans quelles conditions?

Les organisations humanitaires planchent sur des constructions «semi-temporaires», c'est-à-dire plus résistantes que des tentes, mais plus faciles à déplacer que des maisons de béton. Les Architectes de l'urgence, par exemple, croient pouvoir livrer, d'ici deux mois, des «écoles temporaires» à Haïti - s'ils trouvent des partenaires financiers pour ce projet.

C'est aussi le constat dressé au récent sommet que la Croix-Rouge a tenu à Montréal. «Il y a entre 600 000 et 1 million de personnes dans une situation de grande vulnérabilité. Il faudra reloger ces gens dans les prochaines semaines, entreprendre la construction d'abris temporaires pouvant résister à la prochaine saison cyclonique», a dit Conrad Sauvé, secrétaire général de la Croix-Rouge canadienne.

 

Tous s'entendent pour dire que ces camps «semi-temporaires» devront être installés à l'extérieur de la capitale pour permettre sa reconstruction. Mais les habitants de la ville ne suivront pas nécessairement. «Les gens ont tendance à rester près de leurs maisons, dans les lieux où ils peuvent trouver du travail», souligne Christophe Fournier.

La formule des abris «semi-temporaires» pose aussi un risque: celui qu'ils deviennent permanents si l'opération de reconstruction cafouille, par manque de leadership ou d'argent.