Alarmée de voir des milliers de réfugiés arriver à l'île de la Gonâve alors que l'aide restait concentrée à Port-au-Prince, une missionnaire américaine a alerté l'armée la semaine dernière.

Un bateau rempli de marines a accosté à Anse-à-Galets.

Le médecin en chef de l'hôpital local, la Dre Manouche Jean, explique que les soldats sont venus chercher les patients qui étaient trop mal en point. «Plusieurs personnes blessées dans le séisme à Port-au-Prince sont venues ici. Mais on n'était pas outillés pour les soigner», dit-elle.

 

Les Américains ont aussi distribué un peu de nourriture et d'eau. Mais ils ne sont restés qu'une journée. Les réfugiés, eux, continuent d'arriver. Janilya Marselin est arrivée le week-end dernier à Anse-à-Galets. La dame de 70 ans se tord de douleur sur son lit d'hôpital. La Dre Manouche est prise au dépourvu: «Elle a une fracture de la hanche... On n'est pas outillés pour ça.»

Le pasteur de l'église d'Anse-à-Galets, Antoine Lucien, confirme que les réfugiés continuent d'affluer. Il estime que, depuis quelques jours, deux fois plus de fidèles assistent à l'office. Mise à part l'aide ponctuelle de l'armée américaine, M. Lucien dit que La Gonave est complètement oubliée. «On a faim. On a soif. On attend.»