Faïmie est une élève de deuxième secondaire de l'école Calixa-Lavallée, à Montréal-Nord. Hier après-midi, au lieu de rester au chaud à la maison, l'adolescente de 15 ans a bravé le froid pour prendre part à une marche de solidarité à l'égard d'Haïti.

Faïmie tenait à participer au rassemblement, qui a été organisé par des enseignantes de son école. Elle voulait le faire en mémoire de ses deux soeurs âgées de 2 et 6 ans, mortes sous les décombres de leur maison de Port-au-Prince lors du séisme du 12 janvier.

 

«C'est un drame inoubliable pour moi, a confié Faïmie, bien emmitouflée dans son manteau noir. Je n'avais jamais vécu ça auparavant, jamais.» Orpheline, la jeune fille a quitté Haïti en avril dernier pour aller vivre chez sa tante, à Montréal-Nord, loin de ses frères et soeurs restés en Haïti.

Reginald Pauyo, un professeur d'éducation physique de Calixa-Lavallée, a lui aussi marché en solidarité avec les siens. Il a perdu deux proches lors du séisme: l'écrivain canadien Georges Anglade, qui était le cousin de sa mère, et Jean-Alix Pauyo, son oncle paternel.

Ce dernier avait huit enfants à Port-au-Prince, qui ont tous survécu au tremblement de terre. Les huit orphelins de 4 à 21 ans sont arrivés à Montréal samedi. Reginald Pauyo, ses parents et ses frères ont accepté d'en prendre soin. «Aujourd'hui, c'est pour eux et pour tout le peuple haïtien que je suis ici», a dit le professeur de 38 ans.

Au total, près de 200 personnes ont pris part à la marche de deux kilomètres, qui s'est déroulée dans les rues de Montréal-Nord. Plusieurs personnalités publiques étaient du nombre, dont la ministre Line Beauchamp, le député libéral Denis Coderre et les boxeurs Joachim Alcine et Ali Nestor.

Le maire de l'arrondissement de Montréal-Nord, Gilles Deguire, a lui aussi répondu à l'appel. «Aujourd'hui, nous sommes tous haïtiens. Quand Haïti souffre, Montréal-Nord souffre aussi», a-t-il dit.