Avant le tremblement de terre, le pasteur Jean Daniel Dimanche s'occupait d'une vingtaine d'orphelins dans son Centre d'action pédagogique pour le développement, à Port-au-Prince.

Depuis le séisme, il en a 10 de plus. Leurs parents sont morts sous les décombres. En revanche, il n'a plus d'orphelinat.

Jean Daniel Dimanche sort de son portefeuille une petite photo sur laquelle les enfants se tiennent en rangs, dans le jardin de l'orphelinat, vêtus de leurs beaux costumes bleus.

 

Aujourd'hui, les orphelins de Jean Daniel Dimanche vivent au camp de Tapis Rouge, à Carrefour Feuilles, un quartier dévasté de la capitale. Ils portent des t-shirts sales, dorment sur la terre battue et n'ont pratiquement rien à manger.

Le pasteur a installé deux grandes tentes et c'est là qu'il vit, avec sa femme et ses orphelins. Le terrain est en pente et des matelas déchirés sont alignés contre la paroi d'une des deux tentes.

«Les enfants ont des éruptions, des infections, de la fièvre, dit-il. Il y a des microbes partout.» Un des gamins, Mackinson, 4 ans, est tout nu et a le corps couvert d'une couche de poussière.

«Les enfants ont faim, nous avons besoin de nourriture, de médicaments, de vêtements», dit Jean Daniel Dimanche.

Qu'allez-vous leur donner à manger ce soir? lui avons-nous demandé. Jean Daniel Dimanche nous a guidés vers une marmite posée sur un réchaud au charbon. Il a soulevé le couvercle: une bouillie de haricots rouges mijotait dans la casserole, remplie à moitié...

Jusqu'à maintenant, le pasteur s'occupait de ses orphelins sans chercher à les faire adopter. Mais maintenant, il n'a plus les moyens de subvenir à leurs besoins. Il veut bien les donner en adoption.