Le ministre de la Santé d'Haïti, Alex Larsen, a dit lundi s'attendre à un bilan final de 150 000 morts après le séisme du 12 janvier, précisant que 90 000 cadavres avaient déjà été dénombrés par les autorités.

«Nous nous attendons à un chiffre avoisinant les 150 000 morts», a déclaré M. Larsen au cours d'une conférence de presse. «Au ministère de la Santé, nous avons comptabilisé plus de 90 000 cadavres», a-t-il ajouté.

Sa collègue des Communications, Marie-Laurence Jocelyn Lassegue, a toutefois déclaré lors d'une autre conférence de presse que le chiffre de 150 000 s'appliquait au nombre de personnes déjà enterrées par les autorités et uniquement à Port-au-Prince.

«On peut parler aujourd'hui de 150 000 morts. C'est ceux qu'on a récoltés, qu'on a enterrés», a-t-elle assuré, évoquant un dénombrement effectué par le Centre national d'équipements (CNE) avec le ministère des Travaux publics.

«Maintenant il y a ceux et celles qui ont été enterrés par les familles directement et il y a ceux et celles qui sont décédés à Jacmel, à Léogâne, à Gressier, à Petit-Goâve, Grand-Goâve», a énuméré la ministre.

Dimanche, Mme Jocelyn Lassegue avait rappelé à l'AFP une évaluation du premier ministre selon laquelle 200 000 cadavres pourraient se trouver sous les décombres.

De son côté, M. Larsen a précisé que «le nombre de sinistrés avoisine le million». Il a indiqué que les autorités disposaient désormais de 400 000 tentes familiales pouvant chacune accueillir entre cinq et dix personnes.

Ces tentes vont être installées dans des «villages» créés aux abords de la capitale pour accueillir 20 000 sinistrés dans un premier temps.

À plus long terme, un million de sans-abri vont être relogés sous la tente dans des «minivilles», a-t-il dit.

«Deux terrains ont été choisis», l'un près de Port-au-Prince et l'autre à Croix-de-Bouquets, une ville située à une quinzaine de kilomètres de la capitale, a précisé le ministre. «On cherche d'autres terrains», a-t-il ajouté.

«Nous devons regrouper tous les sinistrés», a déclaré M. Larsen, avertissant que ceux qui ont envahi par milliers les rues du centre de Port-au-Prince, «devront quitter ces camps» improvisés à mesure que la situation se normalise.

«Nous avons le défi d'éviter la propagation de maladies», a-t-il fait valoir.

Le départ des sinistrés du centre-ville doit permettre de faciliter le déblaiement puis la reconstruction de ces quartiers. Mais beaucoup de survivants vivent devant les ruines de leur ancienne maison, afin d'éviter les visites des pillards.