Une semaine après le séisme à Haïti, les informations sur l'état de la ville de Grand-Goâve sont toujours diffusées au compte-gouttes. Alors que l'aide commence à se déployer dans la région, les premiers témoignages des ressortissants évacués laissent présager le pire.

Comme beaucoup d'autres villes situées au sud-ouest de Port-au-Prince, celle de Grand-Goâve a été laissée à elle-même après le tremblement de terre. Selon l'Agence France-Presse (AFP), les premiers travailleurs humanitaires n'ont commencé à y arriver qu'hier. Dimanche, le gouvernement canadien y a toutefois dépêché un hélicoptère et des autobus pour évacuer un groupe de vacanciers québécois et des élèves d'une école secondaire de la Colombie-Britannique.

 

Léonard Dunn, retraité de 79 ans de Blainville, était du nombre. Il est arrivé au pays à bord d'un vol militaire dans la nuit de lundi à hier. «Tout est détruit, a-t-il raconté. C'est difficile à calculer, mais je dirais qu'environ 80% de la ville est détruite. J'ai vu quelques maisons près de la mer qui sont restées debout.»

«Avant le tremblement de terre, Grand-Goâve grouillait de vie. Maintenant, tout ce que la ville fait, c'est qu'elle tente de survivre, tout est paralysé», a ajouté un autre membre du groupe, Michel Comptois, dont le fils de 8 ans est mort écrasé sous les décombres.

Grand-Goâve se trouve à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Port-au-Prince. Environ 110 000 personnes y vivent.

«La commune dans toute sa totalité a été saccagée par le séisme», peut-on lire sur le site internet de la ville, grand-goave.webs.com. «Il y a beaucoup de blessés qui nous paraissaient très difficiles à soigner. Nous n'avons pas d'hôpital dans la commune car le nôtre était transformé en Centre de Diagnostique qui n'est pas encore fonctionnel. (sic)»

Des soldats américains devraient arriver sur les lieux dans les prochains jours. «Les marines viennent juste d'arriver à 16km au sud-ouest de Port-au-Prince», a indiqué hier le colonel Greg Kane, de la force spéciale américaine en Haïti. Il a ajouté que ces soldats, arrivés par hélicoptères, devaient se rendre à Léogâne, Grand-Goâve et Petit-Goâve pour faire la liaison avec des Casques bleus.