Le policier québécois Luc Vallée, en mission avec l'ONU en Haïti, a frôlé la mort lors du tremblement de terre qui a secoué Jacmel, cette ville balnéaire au sud de la capitale.

Son histoire relève du miracle. Les policiers canadiens et des travailleurs humanitaires partagent une maison de quatre étages au bord de la mer des Caraïbes, à Jacmel. Mardi, Luc Vallée était seul chez lui, tout juste de retour de vacances.

 

Assis sur son balcon face à la mer, peu avant 18h, il a soudainement entendu un fort bruit. Il a d'abord cru qu'une voiture avait défoncé la maison. Une fois dans la cuisine, il a compris que c'était un tremblement de terre. Il s'est mis sous un cadre de porte comme on le lui avait enseigné. Mais la secousse était si forte qu'il s'est retrouvé au sol, sous la table.

C'est là qu'il a vu un des balcons de la maison s'écraser sur la chambre de son collègue. «Je savais que si je ne sortais pas tout de suite, c'était fini», a-t-il raconté à La Presse. Il s'est mis à courir vers la sortie la plus proche. La porte était coincée. «J'ai pensé à ma femme et à mes deux enfants de 13 et 16 ans. Ils m'ont donné l'énergie d'enfoncer la porte», a-t-il ajouté.

Malgré le choc, Luc Vallée a choisi de ne pas être rapatrié. «J'aime l'action, c'est pour ça que je fais ce métier», dit-il. Depuis le tremblement de terre, l'ONU force ses policiers à dormir dans leur véhicule sur la base.

Montréalais coincés

Trois Montréalais d'origine haïtienne en vacances au moment du tremblement de terre sont retenus à Jacmel. Mélanie Piard, son frère, Fabrice, et son père, Frantz, sont arrivés à l'hôtel Cap Lamandou mardi, jour du séisme. L'hôtel a été épargné. «On était dans nos chambres lorsque c'est arrivé. On a été très chanceux», résume Mélanie Piard, designer graphique à Montréal.

Ils ne peuvent plus retourner à Port-au-Prince puisque la route nationale 4 est impraticable. Et ils ont peur de ce qu'ils vont découvrir lorsqu'ils reviendront dans la capitale. «On a entendu des histoires d'horreur. Notre famille là-bas nous dit que ses réserves de nourriture s'épuisent», raconte Mme Piard.

L'hôtel où loge le trio n'a plus de provisions. Ils trouvent de la nourriture comme ils le peuvent dans les rares restaurants encore ouverts. Leur avion vers Montréal part vendredi. Mélanie Piard espère bien trouver de l'aide d'ici là pour rentrer au Québec.